La figurine

Si la sculpture de cette figurine vous est familière, c’est tout à fait normal, les membres sont recyclés des tortues du 4-pack de Jim Lawson. Le sculpteur, Paul Harding, a veillé à conserver son travail tout en y ajoutant les bandages propres à la tortue vagabonde (sauf les bras).
La tête en revanche est inédite, et plus fidèle au style proposé par Eric Talbot dans son histoire du TMNT (Vol. 1) #17. Pas bien grande et assez ronde, celle-ci ne présente pas beaucoup reliefs en dehors de la bouche et des dents.

Le tronc de notre personnage est recouvert d’un tissu dont chaque maille est sculptée. Avec la couleur brune ajoutée, ça fait très sac à patate ! Blague à part, le rendu n’est pas mal du tout. En revanche, l’absence de véritable ceinture se fait ressentir. Et donne un effet très paresseux… Celles-ci sont sculptées à même le vêtement. Pour leur donner un style dessiné à la main, les ceintures sont loin d’être régulières. Et c’est assez dommage. Le rendu fait assez fainéant. Pire encore, du fait de la sculpture à même le vêtement, il n’est pas possible d’utiliser cette ceinture pour y glisser les nunchakus de la tortue. Ce n’est qu’un élément de décor qui aurait largement mérité d’être plus poussé.
Dans le dos, les fourreaux sont des éléments rapportés, collés sur le vêtement. Attention toutefois à ne pas trop forcer, ils ne m’ont pas l’air bien solides, quoi que très épais. Le vêtement est réalisé dans un plastique relativement rigide, mais suffisamment fin pour se plier légèrement. Il recouvre le squelette de la figurine. En partie arrière basse, nous devinons la carapace sous ce vêtement et la queue pointer.

Accessoires

C’est certainement la partie la plus décevante de cette figurine. Notre tortue dispose d’un certain nombre d’accessoires, mais leurs finitions laissent largement à désirer. Un accessoire n’a rien à faire là. Et d’autres auraient pu avoir leur place ici. Au total, nous avons trois paires de mains interchangeables, deux sabres, deux nunchakus, une naginata et un kama.

Les paires de mains sont symétriquement opposées. Au nombre de trois, ces paires sont soit aux poings fermés, soit les mains ouvertes, soit permettant de tenir les armes qui accompagnent la figurine. Toutefois, les doigts ne sont pas suffisamment refermés pour tenir de manière stable les accessoires, dont le manche est très étroit. Enfin, ces mains disposent d’un peg bien plus fin que les anciennes figurines. Cela se voyait déjà chez certaines productions de 2023 chez NECA comme Mighty Bebop et Rhino-Man. C’est vraiment agréable de ne plus avoir à forcer comme une brute pour changer les mains. Toutefois, elles s’enlèvent également bien plus facilement (trop) au moment de mettre une arme ou changer la figurine de posture. Enfin, et c’est une très bonne chose, les mains de la tortue ne sont pas très rigides. Vous pouvez écarter les doigts facilement. Ainsi, vous pouvez disposer les nunchakus dans une seule main de la tortue sans forcer. Excellent !

Côté armes, c’est un petit peu maigre. Notre tortue dispose d’une paire de katanas, qui sont tout simplement les mêmes que ceux du Leonardo de Mirage, déjà sculpté par Paul Harding en 2023. Ce n’est pas bien grave, le design de ces sabres reste très similaire.
Notre wanderer dispose également d’une paire de nunchakus. Ceux-ci sont maintenus par une véritable corde. Je ne sais pas si c’est volontaire ou non, mais les cordes de mes exemplaires sont très tordues. Est-ce pour rendre hommage au style d’Eric Talbot, qui réalisait effectivement ses nunchakus avec une longue corde sinueuse ? Ou le pur hasard du conditionnement de mes armes dans le blister ? Ces nunchakus sont différents de ceux du Michelangelo du 4-pack de Mirage.

Les deux autres accessoires sont très passables. La naginata ne correspond pas à celles présentes dans les pages du numéro. La tortue s’était emparée de l’arme des soldats par deux reprises, au début et à la fin de l’aventure. La lame est fixée sur le bois par une soie visible sur le manche. Dans le TMNT (Vol. 1) #17, cette partie était masquée par un cordage. Dommage, cela aurait rajouté du relief à l’arme et lui aurait donné un sacré charme !
L’autre arme est un kama assez sobre et fin. S’il est très réussi, il n’apparait toutefois pas dans l’aventure. Je pense que Paul Harding s’est mépris sur le design de cette arme. Michaelangelo a l’habitude de tenir ses nunchakus par les manches, réunis dans sa main. Ce qui laisse pendre la corde. Et effectivement, par moments dans les cases du TMNT (Vol. 1) #17, on a l’impression qu’il brandit un kama. Il n’en est rien.

Si la tortue dispose d’un bon nombre d’armes, je trouve que l’ensemble laisse un petit peu à désirer. Certains armes existaient déjà (les sabres), d’autres sont assez petites et non coûteuses à produire (les nunchakus et le kama). Je regrette l’absence d’autres accessoires, comme un chapeau de paille ou encore un sabre cassé. Il faut dire que dans son combat contre le bourreau, le vagabond brise une de ses lames très rapidement ! Autre accessoire possible, un visage sans cicatrices. Mais qui n’irait pas avec les haillons qu’il porte, signes de son combat féroce contre le bourreau du château.

Peinture

La peinture de notre figurine est très simpliste, quoi que très bien appliquée. La peau de la tortue possède des nuances sombres rehaussant la qualité de sa sculpture, avec des couleurs claires pour les parties saillantes comme les épaules ou les muscles des bras et des jambes. D’autres plus sombres pour les creux.

Le visage du vagabond est amoché à la suite de son combat contre le colosse dans le château. Les plaies sont peintes à même le visage, reprenant les blessures vues dans le TMNT (Vol. 1) #17. Le corps et les vêtements du ninja sont décorés de traits noirs rappelant le style comic book de cette série, donnant un aspect dessiné. Le rendu n’est pas aussi soigné que sur certains personnages, comme Savanti Romero, mais l’ensemble reste très bon.

Les mailles du vêtement sont accentuées par un travail de brossage à sec des plis, mettant en évidence les détails les plus fins. Un vrai sac à patate ! Ces couleurs sont inspirées de la colorisation d’IDW Publishing, dans sa gamme Color classics. Jusqu’alors, cette aventure était demeurée en noir et blanc.

Articulations

• Nuque, articulation en rotule 360° ;
• Épaules, articulation en vis 360° et demi-disque 70° ;
• Bras, articulation en vis 360° ;
• Coudes, doubles demi-disques 90° ;
• Poignets, articulation en vis 360° (détachable) et demi-disque 140° ;
• Bas-ventre, articulation en rotule 360° (ne bouge pas) ;
• Queue, articulation en vis 360° ;
• Bassin, articulation en rotule 360° et vis 360° ;
• Genoux, doubles demi-disques 45° ;
• Chevilles, articulation en rotule 360° et demi-disque 45°.

Nous retrouvons les mêmes articulations que les quatre tortues du pack sorti à quelques mois d’intervalle. Je ne trouve pas forcément que notre vagabond soit très maniable. La sculpture et les articulations lui donnent un aspect très rigide. Cela vient notamment des membres très musclés du personnage.

En outre, il est difficile de varier facilement les postures. Les articulations sont nombreuses ! Mais le vêtement entrave notamment les mouvements des bras, des épaules. Par ailleurs, le buste est totalement statique. Une articulation en rotule est bien présente au bas du ventre, mais le vêtement en plastique souple rend impossible sa rotation. Pas de possibilités de le plier en avant par une rotule dissimulée dans la poitrine ou une vis à la taille.

Conclusion

Cette figurine n’était absolument pas attendue, étant un personnage de fiction inventé par Michelangelo et terriblement anecdotique. Et je trouve sa réalisation, dans l’ensemble, très paresseuse. La sculpture est reprise par Paul Harding de ses tortues du 4-pack inspiré de Jim Lawson. L’ensemble est caché par les vêtements et bandages, donnant un sentiment de sculpture inédite. Le vêtement qui recouvre le vagabond est très bien détaillé. Mais la ceinture fait terriblement cheap. Elle est à peine en relief. NECA aurait pu y ajouter une ceinture élastique, comme pour les Foot soldiers du film de 1990.
Niveau armement, notre ninja est plutôt gâté. Mais il s’agit soit d’armes déjà créées, soit d’armes de toute petite taille et pas bien chères à produire. Je regrette qu’il n’y ait pas eu autre chose, comme la tunique de la tortue avant qu’elle ne soit déchirée et son chapeau par exemple. Ou une tête alternative.

Côté peinture, c’est comme bien souvent du très bon travail. Nous sommes sur une figurine qui s’inspire des Color classics, puisque cette aventure n’a jamais été colorisée avant sa publication chez IDW Publishing. Nous retrouvons le style comic book propre à cette gamme et de très beaux effets sur la peau de la tortue.