Naissance : 30 mai 1962.
Réside : San Diego.
Profession : Scénariste et dessinateur de comics.
Lien avec les TMNT : Cocréateur des Tortues Ninja avec avec Peter Laird en 1983.
Signature de l’artiste
Kevin Brooks Eastman est né à Portland, dans le Main, le 30 mai 1962. Il est principalement connu pour avoir cocréé avec Peter Laird en 1983 le comic Teenage Mutant Ninja Turtles, les Tortues Ninja.
Il grandit dans la petite ville de Groville. Fils de Kim et Sandra Eastman, Kevin a trois sœurs, Marlene, Judy et Maryann. Très tôt, il s’intéressa au dessin et recopia de nombreuses illustrations de livres pour enfants. Sa mère disait qu’il dessinait tout le temps, principalement quand il devait travailler pour l’école. Mais aussi, plus tard, d’artistes de comics comme sa source d’inspiration principale, Jack Kirby. Ce fut d’ailleurs après avoir lu une aventure de Kamandi, dessinée par Kirby, qu’il décida d’écrire des comics.
Cette envie ne fut qu’amplifiée lorsqu’il découvrit Heavy Metal et l’art de Richard Corben. Par la suite il prit plaisir aussi à lire Vaughn Bodé et Dave Sim, qu’il appréciait énormément. Ces influences vont le faire tendre vers des dessins de science-fiction plutôt que de super-héros à proprement parler.
Poursuivant ses lectures, il entra dans des univers plus undergrounds et se trouva une passion pour ce type d’histoires auto-publiées, permettant plus de liberté pour les artistes que dans les maisons d’éditions avec des contraintes trop fortes.
Il entra au lycée de Westbrook High Art en même temps que l’illustrateur de comics Steve Lavigne et eut en 1980 Jane Hawkes et Linda Stanley comme professeurs.
Rencontre avec Peter Laird
En 1982, Kevin Eastman travaillait dans un restaurant de fruits de mer en même temps qu’il essayait de vendre ses quelques planches de comics et illustrations à des éditeurs underground comme Last Gasp, Rip off Press ou encore Kitchen Sink. L’une des personnes l’ayant le plus aidé à cette époque était son professeur d’art au lycée, Jane Hawkes.
Si presque aucun des éditeurs n’avait voulu de son travail, c’est finalement Comix Waves qui lui donna sa chance. Après avoir terminé le lycée en 1980, Eastman fit un bref essai à l’université d’art de Portland. L’été, il travailla dans un restaurant de fruits de mer avant de partir pour Amherst, où sa petite amie, serveuse, comptait entrer à l’université. C’est là qu’il tomba sur un comic du nom de Scat. Il prit immédiatement le bus jusqu’aux bureaux de l’éditeur à Northampton pour y vendre ses dessins. S’ils n’étaient pas intéressés, ils lui conseillèrent toutefois d’entre en contact avec un de leurs artistes locaux, du nom de Peter Laird, 28 ans.
Le premier contact avec Laird, en 1982, ne pouvait être meilleur. Grand amateur, lui aussi, de Jack Kirby, les deux dessinateurs étaient sur la même longueur d’ondes. Ils commencèrent à écrire des histoires ensemble.
L’été suivant, il poursuivit son travail dans le restaurant de fruits de mer. Mais avec son nouvel ami, Peter Laird, ils établirent une maison d’édition dans la chambre de ce dernier, à Dover. Ils l’appelèrent Mirage Studios. Ils voulaient joindre leurs forces pour s’améliorer et voir enfin leur travail récompensé. Eastman décrivait le studio « il n’y avait pas un véritable studio, juste des tables de cuisine et des canapés avec des lits de lattes ».
TMNT : Naissance des Tortues Ninja
En 1983, le duo Laird-Eastman créa de nombreux personnages de science-fiction comme le Fugitoid ou les triceratons, qu’ils voulaient introduire dans une aventure qu’ils ne parvinrent jamais, à cette époque, à vendre.
Fatigués de leurs défaites, un soir pluvieux de la mi-novembre, les deux amis s’amusaient à dessiner. Doucement, Eastman (qui était un fan de Bruce Lee et d’arts martiaux en général) saisit une feuille et un crayon. Ni l’un ni l’autre n’aurait pu imaginer que ce qui allait suivre changerait leur vie. Quelque chose, qui en quelques années, allait être reconnu internationalement, qui leur ferait gagner des millions, sur tous les supports médiatiques, et produire une masse de produits dérivés, jamais vue auparavant. C’était un concept ridicule, qui allait pourtant un jour transformer leur entreprise Mirage Studio en une entreprise accueillant des nouveaux dessinateurs de comics en pleine croissance, et transformant ces quatre mots, en quelque chose de familier : Teenage Mutant Ninja Turtles (pour en savoir plus).
Inspirés du succès de Cerebus, de Dave Sim, les deux dessinateurs se dirent qu’il était peut-être possible de publier quelque chose autour de cette tortue, ou plutôt des quatre tortues, car Laird en avait rajouté trois. Tentant le tout pour le tout, ils décidèrent d’écrire l’histoire d’un comic rendant hommage à leurs artistes préférés, et notamment Jack Kirby. Avec quelques sous en poche et l’aide de 1 000 $ de l’oncle de Kevin, Quantin, ils purent imprimer environ 3 000 (3 275 d’après certaines sources) copies de leur histoire. Pensant essuyer un nouvel échec, ils firent toutefois de la publicité auprès des journaux pour annoncer leur venue à un petit salon du comic de Portsmouth (New Hampshire). Ils furent alors très surpris de voir que presque tous leurs comics s’étaient vendus. Le reste fut écoulé en quelques semaines par la poste. Eux qui croyaient donner leur projet à leurs proches !
Au cours de l’été 1984, Eastman en avait assez de travailler dans son restaurant de fruits de mer. La chaleur et les odeurs finissaient par le répugner. C’est à ce moment qu’il décida avec Laird de créer une suite à leur comic Teenage Mutant Ninja Turtles, qui avait rencontré un franc succès. Ils recevaient à cette époque de nombreux courriers de fans demandant une suite.
Le deuxième numéro sortit en octobre 1984 avec 15 000 numéros réservés en avance, soit cinq fois plus que le tirage du premier numéro. Cela offrit à Laird et Eastman un profit de 2 000$ chacun, leur permettant ainsi de vivre de leur propre passion. Jusqu’en 1985, le premier numéro avait été réédité par trois fois.
Les mois passèrent et les deux artistes purent voir leur succès grandir, dans un premier temps en vendant des produits dérivés par eux-mêmes avant d’être contactés par Palladium Books et Dark Horse Miniatures pour sortir un jeu de rôle pour l’un et des figurines en métal pour jeu de rôle pour l’autre, permettant ainsi une forme de complémentarité (pour en savoir plus).
La licence s’agrandit
En août 1986, les deux amis sont contactés par Mark Freedman, qui venait d’ouvrir son entreprise, Surge Licensing, et qui était à la recherche de licences à exploiter pour le monde du jouet, qui battait son plein. Son attention fut retenue par les livres de Palladium Books (pour en savoir plus).
À cette époque, Eastman et Laird avaient déjà été contactés par de nombreuses personnes éprouvant de l’intérêt pour leur travail, mais à chaque fois avec la proposition de leur racheter leur droit, ce dont ils étaient totalement contre. Ils donnèrent un mois à Freedman pour prouver ce qu’il valait. L’homme parvint, avec ses contacts, à se rapprocher de Playmates Toys, petit fabricant de jouet hongkongais qui venait tenter sa chance aux États-Unis depuis quelques années. Si le projet avait convaincu les responsables de l’entreprise, il fallait créer en parallèle un dessin-animé qui permette de faire connaitre et vendre ces jouets. C’est vers Fred Wolf, fort de son expérience en matière d’adaptation télévisuelle, que Freedman se dirigea. L’homme se sentait capable d’adapter le comic en dessin-animé pour enfants.
À partir de décembre 1986, Eastman et Laird se rendirent au siège de Playmates pour signer les contrats et dresser le profil de la série qui allait naître l’année suivante. Ils eurent un rôle de consultant sur la série, fournissant des dessins de nombreux personnages, certains conservés, d’autres passés aux oubliettes. La série devait comprendre une saison-test de 5 épisodes réalisés par les studios de la Toei. Face au succès rencontré, treize nouveaux épisodes furent commandés pour être diffusés à l’automne 1988. Dans le but de pouvoir rentabiliser le dessin-animé et pouvoir le diffuser à volonté, Fred Wolf voulut très rapidement atteindre la soixantaine d’épisodes, créant ainsi une saison trois et quatre avec 47 et 38 épisodes se détachant sensiblement de l’esprit initial et écartant à leur grand regret Eastman et Laird (pour en savoir plus).
Agrandissement de Mirage
Eastman continua de rencontrer le succès avec ses tortues. À partir de 1988, Mirage Studios connut un agrandissement avec la venue de nombreux autres artistes et scénaristes comme Ryan Brown, Steve Lavigne, Jim Lawson, Stephen Bissette… Un deuxième comic, plutôt destiné à une jeune audience vit le jour, prenant pour base le dessin-animé de 1987. Parallèlement, un titre secondaire au premier comic, Tales of the TMNT, vit le jour pour compléter l’histoire originale. C’est l’âge d’or de Mirage.
Malheureusement, Kevin Eastman et son ami Peter Laird avaient à cette époque de moins en moins le temps de s’occuper de leur bébé, dont ils laissèrent le dessin à leurs amis, avant de confier, après avoir achevé l’arc narratif contre le Foot Clan, les histoires entre les mains de nombreux artistes comme Rick Veitch, Richard Corben… Peter Laird ne considère d’ailleurs pas ces numéros comme canon à leur histoire, possédant un trop grand nombre d’incohérences ou prenant des libertés qu’il ne voyait pas d’un bon œil. Eastman et lui revinrent pour achever le volume 1 de leur comic à travers le long arc City at war, terminé en 1993
Projets personnels de Kevin Eastman
Le début des années 90’ permit à Eastman de pouvoir se concentrer sur ses propres projets, en plus des Tortues Ninja.
En 1990, Eastman fonda Tundra Publishing, afin de permettre à des artistes d’être publiés tout en gardant leurs propres droits sur leurs œuvres. Si son idée originale était de le faire avec Mirage, Peter Laird s’y était opposé vivement. Il voulait surtout rester concentré sur les TMNT et ne pas se distancer de cette voie. Eastman dut s’y plier, reconnaissant en partie que son ami avait raison. Mais ne s’avouait pas vaincu, ce qui l’entraîna à créer Tundra. Au cours de leur carrière en duo, Eastman et Laird avaient eu beaucoup de mal à garder un droit de regard sur leurs œuvres. Ce projet avait pour but de faciliter cela mais aussi de publier des œuvres plus adultes et loin des TMNT – ce qu’Eastman adorait depuis de très nombreuses années.
Ce travail impliquait la création de licences depuis le début, ce qu’Eastman avait sous-estimé et lui prit beaucoup de temps et d’argent. Outre des titres indépendants, Tundra publia également quelque trade paperbacks des Tortues Nina reprenant des aventures publiées chez Archie Comics.
Hélas, la maison d’édition eut une vie très courte. Avec un déficit de 14 millions de dollars, Eastman dut fermer Tundra en 1993. Le dessinateur confia que « faire les tortues était comme aller au collège et faire Tundra Publishing était comme passer son master. J’ai appris beaucoup avec les Tortues et j’ai appris ce qui me manquait à savoir… quand j’ai fait Tundra ». Pire encore, il n’avait jamais gagné le moindre argent avec Tundra. Si les deux premières années avaient été acclamées à travers des nominations aux Harvey Awards et Eisner Awards, cela n’avait pas suffi. Quelques années plus tard naissant Image puis Dark Horse Comics, qui reprirent ce système, mais étant bien mieux préparé. Tout avait été trop rapide, et ses intentions trop démesurées dès le début. Certains artistes qui avaient contribué à Tundra Publishing, comme Dave McKean, Neil Gaiman, Alan Moore, Rick Veitch, Mike Allred, gênaient les deux locomotives qu’étaient DC Comics et Marvel, les empêchant de terminer des histoires commencées. C’était le combat du pot de fer contre le pot de terre.
Par ailleurs, Eastman était un grand amateur des bandes-dessinées françaises Métal Hurlant, aux dessins et thématiques crues, violentes, sexuelles et complètement différentes de ce qui était possible de voir dans l’industrie du comic book américaine. L’éditeur Heay Metal avait été créé en 1977 afin de publier aux États-Unis une adaptation de ce type de bandes-dessinées fantastiques. C’est en janvier 1992 que le cocréateur des Tortues Ninja décida de racheter l’éditeur, devenant ainsi son rédacteur en chef. Avec l’impulsion de ce qu’il avait déjà implanté avec son très peu connu Tundra, il voulait permettre aux lecteurs de comics de se familiariser avec un style de lecture plus sombre que ce que les américains étaient habitués à voir jusqu’alors. C’était le style underground qu’il aimait depuis des années et ce qu’il avait espéré voir publié un jour chez Tundra.
Eastman revendit une partie de ses droits à Grant Morrison, qui prit la tête d’Heavy Metal en 2014. Toutefois, Eastman écrit encore quelques histoires. Dans le livre Becoming the reel Raphael, Kenn Scott revient sur les regrets du cocréateur des Tortues Ninja. Celui-ci aurait adoré pouvoir créer un autre personnage ou un autre univers qui puisse rencontrer un succès proche de ses tortues, que ce soit en comic ou au cinéma. Un autre de ses regrets est sa séparation avec son ami Laird…
La séparation
Depuis le début des années 90’, les deux cocréateurs des Tortues Ninja connaissaient de nombreuses tensions. Les différents points de vue et ambitions vinrent à progressivement effriter leur amitié. Après avoir achevé le volume 1 de TMNT, Laird continua avec le volume 2 tandis qu’Eastman jonglait entre la fin de Tundra Publishing et son arrivée à la tête d’Heavy Metal. Le manque de temps, toujours occupé par les affaires et surtout avec la fin proche du premier dessin animé, Laird et Eastman proposèrent un volume 3 au jeune éditeur Image Comics, permettant ainsi de continuer à publier des aventures, tout en perdant le droit de regard dessus.
Pendant ce temps, ils travaillèrent ensemble sur un quatrième film, qui ne vit jamais le jour. Les idées préparatoires furent toutefois reprises pour le lancement d’une deuxième série télévisée, cette fois en live action. Une fois encore, Peter Laird et Kevin Eastman serviraient de consultants. Ils n’étaient pas enchantés, tous deux, de devoir faire des concessions, entre dire à Dieu au film qu’ils avaient préparés, et devoir se rabattre sur cette série sous prétexte de continuer à faire fructifier la licence. Eastman était favorable à l’idée d’introduire une cinquième tortue, du nom de Venus. Cela faisait partie de la vision de Saban, qui allait produire la série. Elle était elle-même inspirée d’une cinquième tortue qui devait être un hommage à Jack Kirby pour le film récemment avorté. Laird vit cela comme une sorte de trahison. Le « couple » d’artistes avait toujours partagé un regard relativement identique sur les tortues depuis leurs débuts, treize ans auparavant. En réalité, ils ne partageaient plus la même vision. Laird était relativement conservateur, là où Eastman, huit ans plus jeune, était avait envie d’innover et d’essayer de nouvelles choses. Cela se voyait déjà à travers ses projets, comme Tundra. L’autre réalité était que le duo ressentait une forme de frustration, à ne pas pouvoir faire ce qu’ils voulaient de la licence. Ils avaient commencés avec le dessin et le scénario de leurs aventures. À présent, ils étaient les agents de leur propre licence, signant les accords avec des entreprises, se battant au tribunal contre certaines marques qui voulaient faire du profit, et avaient totalement délassés le côté créatif qui les animait tant. Cette série et Venus étaient la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase…
En interview, Peter Laird reconnait qu’ils ne passaient plus beaucoup de temps ensemble depuis 1993. Eastman partit pour la Californie tandis que lui avait préféré rester dans le Massachusetts et se concentrer encore sur les Tortues Ninja.
La fin précipitée de Next mutation entraîna l’arrêt de tout média Tortues Ninja entre 1998 et 2001. Sa volonté de se concentrer sur de nouveaux projets firent Kevin Eastman vendre la majorité de ses droits à Laird. Le 1er juin 2000, Laird et Mirage Group rachètent les parts d’Eastman pour les TMNT. Le créateur de la première tortue voulait se concentrer entièrement à Heavy Metal. Les derniers pourcentages qu’il possédait furent par la suite vendus à Laird le 1er mars 2008.
Si Eastman avait tenu à rester à l’écart des TMNT pour se détacher de cette image et essayer de nouvelles choses, il publia malgré tout avec Heavy Metal entre 2002 et 2009 quelques recueils d’illustrations et d’aventures qu’il avait appréciées, ainsi qu’un TPB de Bodycount, qu’il avait réalisé avec Bisley dans les années 1990′.
Dans le documentaire portant sur les Tortues Ninja de The toys that made us, Eastman revient sur cette période et sa séparation avec son vieil ami Peter Laird. Il reconnait qu’il était jeune et avait un désir de renouvellement, là où Laird, plus âgé, voulait se poser et travailler sur leur œuvre. La vente des droits à Viacom, en octobre 2009, a permis à Laird de gagner 60 millions de dollars. Le cocréateur ne cache pas sa frustration de n’avoir pu toucher également une part de cette somme. Mais la vie de l’artiste est indéniablement liée aux Tortues Ninja.
Retour aux sources
Kevin Eastman revint travailler sur les Tortues Ninja pour le comic d’IDW Publishing. Lorsque Viacom racheta les droits en 2009, ils prévoyaient la création d’une nouvelle série, un nouveau film et surtout un nouvel univers en comics. Tom Waltz, scénariste principal de celui-ci, appréciait énormément travailler avec des personnes expertes sur le sujet. Il proposa donc à Eastman de le rejoindre sur le projet, pour l’écriture de l’aventure en 2011.
Ce comic lui permit de collaborer depuis le début avec Waltz et d’écrire une histoire sensiblement proche de l’ensemble des œuvres déjà créées jusqu’ici, tout en y incorporant de nouvelles idées. Il a dessiné entre autres une couverture pour tous les numéros de l’ongoing. Son amour pour les tortues lui a aussi permis de faire de nombreux salons et conventions aux États-Unis mais aussi dans le monde. Il était par exemple invité au Comic Con de Bruxelles en février 2017. À cette occasion, il a accepté de nous confier une interview exclusive que vous pouvez retrouver par ici.
Très présent sur les réseaux sociaux, il a également lancé son propre site internet avec de nombreux produits dédicacés en vente. Il réalise des couvertures exclusives pour les membres de son fan club. Plus intéressant encore, il a publié à partir du mois d’avril 2018 de nombreux dessins préparatoires des personnages des Tortues Ninja depuis 1983 à aujourd’hui, pour différents univers.
Kevin Eastman vit aujourd’hui à San Diego avec son épouse Courtney (aka First Lady of the Turtles), leur fils Shane, quelques teckels cinglés et deux méchants chats.
L’amitié ne s’arrête jamais
Dans le cadre de l’émission américaine The toys that made us, les équipes décidèrent d’organiser des retrouvailles entre Eastman et Laird, permettant ainsi de conclure l’épisode portant sur les Tortues Ninja de manière sentimentale et forte. Eastman était récalcitrant à cette idée initialement, mais accepta finalement de retrouver son vieil ami, à Northampton. Il semblerait que Laird n’ait pas été mis au courant de cette intention, et attendait quelqu’un chez lui, sans pour autant savoir de qui il s’agissait. Les joies de la mise en scène américaine ne nous permettent pas encore d’avoir le dernier mot sur cet évènement.
Ces retrouvailles se déroulèrent entre la fin de 2017 et le début de 2018. Dès lors, le duo se remit au travail sur quelques projets. Le premier fut une RI cover (1/100) pour le TMNT #100. Lors de son annonce, les fans ignoraient que le duo avait réellement repris contact. Dans ce même TMNT #100 une page publicitaire fut intégrée entre la conclusion de l’arc et la scène de prologue. Celle-ci annonçait le retour d’un partenariat entre Eastman et Laird, avec le scénariste Tom Waltz et l’artiste Andy Kuhn, sur un comic du nom de The last ronin chez IDW Publishing.
Curiosités
- La tortue préférée de Kevin Eastman était à l’origine Raphael. Avec le temps il s’attache également beaucoup à Michelangelo, mais avoue aimer toutes les tortues
- Son adaptation cinématographique préférée est le premier film, de 1990.
- Eastman s’est associé à un programme spatial des plus originaux. Le 2 novembre, l’entreprise Made in space, spécialisée dans la construction d’appareils pour la Station spatiale internationale, a envoyé un recycleur très perfectionné, qui recycle les objets en plastique en composants pour d’autres appareils à bord. Pour cela, le plastique devait être détruit dans une déchiqueteuse, qui s’est fait appeler « Shredder ». Son nom originel devait être Oroku Saki. Eastman a été approché pour dessiner un Shredder sur une partie de l’appareil. Ce sont trois plaques de métal gravées de trois Shredder différents qui ont été envoyés dans l’espace. Un an plus tard, l’une des plaques reviendrait pour être offerte au cocréateur des Tortues Ninja. Les deux autres resteraient à bord de la station (vidéo).
- À la fin de l’année 2019, Eastman a été invité à se rendre dans la boutique Silver and gold pawn shop de Las Vegas pour un épisode de l’émission Pawn stars, les rois de l’enchère. L’artiste avait brièvement mentionné sur les réseaux sociaux son apparition prochaine dans un épisode. Celui-ci fut diffusé le 9 février 2020. Un client était venu à la boutique pour proposer un first print du TMNT (Vol. 1) #1, dédicacé par Eastman. Le dessinateur est venu l’authentifier (vidéo).
Inclusions dans les Tortues Ninja
- Apparition comme éboueur dans les rues de New York au cours du combat final du film de 1990.
- L’un des deux policiers aux apparitions récurrentes dans le dessin-animé de 2003.
- Voix d’Ice Cream Kitty dans la version originale du dessin-animé de 2012.
- Livreur de pizzas au début du film de 2016.
Bibliographie
- Comic Book Rebels : Conversations with the Creators of the New Comics, Donald I. Fine, Inc. (1993).
- Interview de Kevin Eastman dans Heavy Metal (2 décembre 2011, version numérique).
- Interview exclusive de Kevin Eastman pour le Tortuepédia (25 février 2017).
- Kevin Eastman’s Teenage Mutant Ninja Turtles Artobiography, EASTMAN Kevin, Heavy Metal (juillet 2002).
- Kevin Eastman exhibition collection, San Diego Comic Art Gallery et IDW Publishing (novembre 2015).
- Teenage ninja to mutant turtle, Becoming the reel Raphael, SCOTT Kenn, Funk Communication Technologies Inc., p. 86.
- The official Teenage Mutant Ninja Turtles treasury, WIATER Stanley et PRINDLE Jim, avec Kevin Eastman et Peter Laird, Villard Books/New York (1991).
- The toys that made us – Teenage Mutant Ninja Turtles, Netflix, 15 novembre 2019.
- Twitter officiel de Kevin Eastman – 7 mai 2019.