
Fabricant : NECA.
Créateurs : Trevor Zammit, Randy Falk et James Groman.
Date de création : 2022.
Année : 2023.
Wave : Aucune.
Série : TMNT x Universal Monster.
Lieux de production : Chine.
Studio de modélisme : NECA, sous la direction de Randy Falk.
Direction, design et développement : Randy Falk, Trevor Zammit, Stefan Folkins et James Groman.
Sculpteurs : Paul Harding.
Peinture : Geoffrey Trapp et Mike Puzzo.
Prototype : Roger Fernandez.
Design du packaging : Chris Raimo.
Photographies : Stephen Mazurek.
Illustration du blister : Daniel Horne.
Taille : 18 cm.
Nombre d’articulations : 27.
Nombre d’accessoires : 15.
Univers : Aucun, invention artistique.
Date d’arrivée américaine : 24 février 2023.
Date d’arrivée française : Fin septembre 2023.
Prix originel américain : 36,99$ (prix conseillé par NECA).
Rééditions : –.
Présentation du personnage
Le Fantôme de l’Opéra est un personnage de littérature très mystérieux. Créé par Gaston Leroux au début du XXe siècle, il apparut dans un premier temps comme feuilleton publié au sein du journal Le Gaulois. L’année suivante, ses aventures sont couchées dans le livre éponyme.
L’auteur s’est probablement inspiré de plusieurs faits divers et rumeurs populaires pour écrire son livre. L’une des inspirations les plus probables serait l’incendie de l’opéra Le Peletier, à la fin du XIXe siècle, qui a vu selon la légende d’un pianiste se faire défigurer par les flammes, tandis que sa bien-aimée y laissait la vie. Il serait alors partit se réfugier dans les immenses souterrains de l’Opéra Garnier, alors en construction, afin d’y terminer une marche nuptiale qu’il écrivait pour leur mariage, qui devait se produire quelques jours plus tard. Leroux s’est également inspiré de faits réels eu sein de l’opéra, un machiniste retrouvé mort. Une cantatrice qui entend des voix. Un lustre géant qui s’écrase en pleine représentation… Mais aussi de la croyance populaire sur les mystérieux souterrains de l’opéra, fermés au public et faisant par conséquent germer toutes sortes de fantasmes.
C’est à partir de 1925 que le Fantôme de l’Opéra connaîtra des adaptations au cinéma, les deux premières par les studios d’Universal. Toutes ces adaptations sont sensiblement différentes et peu fidèles au roman original, préférant mettre l’accent sur le personnage meurtri que de se porter sur l’enquête à propos de ses méfaits. Mais aussi apporter une narration plus adaptée. En outre, nous y découvrons à chaque fois le visage défiguré d’Erik, pourtant jamais dévoilé à travers les pages du roman. Un visage aussi différent d’une adaptation à l’autre, que ses origines.
Le design du personnage mélange des éléments de plusieurs univers, aussi bien d’Universal que des Tortues Ninja. James Groman, à l’origine du design de la figurine (illustration ci-contre) ne cache pas avoir eu quelques retenues lorsque NECA lui a parlé de ce mélange. Mais il a finalement beaucoup apprécié travailler sur le fantôme (source). Le costume de notre fantôme rappelle celui du film de 1925, notamment au niveau de la cape. En revanche, le fantôme à cette occasion portait masque bien plus sobre. Une autre version est introduite dans le film de 1943, mettant en scène un Claude Rains défiguré par de l’acide. Il portait alors un masque de théâtre, masquant la moitié supérieure de son visage. Mais c’est réellement plutôt vers le film de 1989 que nous devons nous tourner cette fois. Le costume de notre créature, avec des rehauts rouges ou encore une tête de mort se rapprochent beaucoup plus de la version de Robert Englund et de Leroux.
Côté Tortues Ninja, nous avons un mélange entre le Casey Jones du film de 1990 avec quelques éléments du justicier du dessin animé de 2012. Nous le voyons notamment à travers le gant de gardien de hockey clouté et la tête de mort qui l’accompagne.
Casey Jones en fantôme de l’opéra a été annoncé par NECA début octobre 2022, à l’occasion du mois de révélations autour des monstres et de Halloween (voir l’article). Lors de la diffusion du spot publicitaire du monstre (ci-dessous), nous voyons notamment une grande différence avec la version finale. La cape du fantôme ne présente pas de manches ! Ou celles-ci sont juste cachées.
Prévue pour le début de l’année suivante, le fantôme est sorti pour le Haulathon, le 24 février aux États-Unis. Par la suite, le fantôme a été lancé sur le site du Haulathon la cinquième semaine de l’évènement, à partir du 31 mars.
Pour cette gamme, NECA a mis les moyens. Il s’agit bien d’une figurine Ultimate ! Le blister dispose d’une fenêtre avec rabat, sublimement illustrée par l’artiste Daniel Horne, spécialisé dans les illustrations de magazines et de maquillage de monstres (voir son site). Le fabricant a réalisé un contrat avec l’artiste afin qu’il illustre toutes les boîtes de cette série, telle des affiches de film. C’est ainsi que nous retrouvons une peinture de Casey en Fantôme de l’Opéra, reprenant les traits de la figurine. Le nom du personnage sur la fenêtre est imprimé en peinture brillante.
Sur la tranche gauche, nous retrouvons le nom de la figurine. La tranche droite, destinée à changer au fur et à mesure de l’évolution de la gamme, présente pour la première fois Donatello as The invisible man. Les autres figurines sont Michelangelo as The mummy, April as The bride of Frankenstein et Splinter as Van Helsing.
À l’arrière, nous retrouvons un montage de différentes photographies réalisées par Stephen Mazurek pour la promotion de la figurine. Nous retrouvons sur l’ensemble du dos du blister des slogans rappelant ceux des films du XXe siècle avec comme « Bringing fear in hockey gear », « The enigmatic & operatic Man behind the mask » ou encore « The penalty box vigilante ».
La figurine
Notre Monsieur F. de l’O. comme il signait ses lettres dans le roman de Gaston Leroux fourmille de détails. Affublé d’un costume mondain de la fin du XIXe siècle, la sculpture de ses vêtements est une franche réussite. Les plis de sa veste, les boutons, la ceinture, les décorations, le nœud autour du cou. Tout est là. C’est essentiellement le bas de la figurine qui rappelle le croisement entre le fantôme de l’opéra et le justicier des rues de New York. Son pantalon matelassé est également très réussi et s’accorde bien avec les genouillères. Nous retrouvons également ce style au niveau des bras du personnage. Enfin, notre justicier de l’opéra porte de hautes chaussettes et des chaussures à crampons rappelant les joueurs de baseball. L’ensemble fonctionne très bien. J’y vois presque un costume parfait pour le Rat King, rappelant celui de l’univers d’IDW Publishing.
Comme la plupart des figurines de NECA, celle-ci est composé à la fois de plastiques rigides, pour l’ensemble du corps, et de plastiques souples. Ce dernier se retrouve au niveau des vêtements du haut et du haut du pantalon. Le travail de peinture et surtout la sculpture permettent sans le moindre souci de masquer ce changement de matière.
Accessoires
La figurine est plutôt riche en accessoires. Trois têtes interchangeables, quatre paires de mains et encore deux gants et deux crosses de hockey. Enfin, notre fantôme au cœur brisé dispose d’une cape.
Dans le détail, commençons par les mains. Celles-ci rappellent beaucoup certaines proposées avec la figurine de Casey Jones du film de 1990. Nous avons une paire de mains aux poings fermés, deux paires avec les doigts qui permettent de tenir des accessoires. Enfin, la dernière paire a les doigts crochus, rappelant les postures du monstre des souterrains de l’Opéra Garnier. Ces mains sont pour moi le seul point faible de la figurine. Tout comme le Casey du film de 1990, nous nous retrouvons avec deux paires quasiment identiques. L’une d’elles permet simplement de tenir ses armes de manière moins « verticale ». Ces mains sont sculptées avec des mitaines de sport, ce qui ne jure absolument pas avec le style XIXe du personnage. Hélas, la peinture laisse terriblement à désirer, contrastant avec le reste du personnage – ne serait-ce que le travail époustouflant sur son visage. Les doigts des différentes mains sont peints dans une couleur chair très rosée et sans la moindre texture. Ils font très artificiels, à l’opposé du reste de la figurine.
Notre fantôme dispose également de deux gants de hockey, à mettre à la place des mains. Ceux-ci s’emboîtent au niveau des poignets par les mêmes pegs que les mains classiques. Nous avons là un gant très simpliste, brun. Mais aussi un gant de gardien auquel il a été rajouté des clous et une tête de mort peinte. Cela va très bien au personnage mêlant le Fantôme de l’Opéra à Casey Jones. Cet accessoire est directement inspiré du Casey Jones du dessin animé de 2012. Une idée aussi surprenante qu’intéressante.
Les têtes sont excellentes. Nous avons deux têtes représentant notre Fantôme de l’Opéra derrière son masque. Un masque de hockey assez différent du Casey Jones de 1990. Dans un style plus ancien et très détaillé. Nous voyons ses yeux à travers le masque ainsi que sa peau, témoignant d’un accident grave. Les visages sous le masque sont tous les deux différents. Le bas de la mâchoire est à chaque fois texturé. Même celui qui est entièrement recouvert. Mais soulevez un petit peu le masque et vous verrez que ce travail n’a été appliqué que pour les parties visibles du visage. Le reste est très lisse.
La version au masque amoché est ma préférée. Le travail tant sur le visage, complètement rongé, que le masque, proposent un rendu excellent. Les cheveux de ces deux têtes sont strictement identiques. Réalisés en plastique souple, faites attention aux mèches de cheveux. Celles sur le devant sont dissociées. J’ai peur qu’au bout de quelques années, du fait de leur composition caoutchouteuses, elles ne se mettent à se déchirer plus facilement.
Enfin, une troisième tête a été ajoutée à la figurine, cette fois avec une tête de mort. Je n’ai pas vu tous les films autour du Fantôme de l’Opéra, mais une scène du livre est assez marquante, où l’on nous décrit sa descente d’un escalier avec un masque en forme de tête de mort. Cette tête se fixe comme les autres sur le cou du personnage mais peut également servir d’élément de décor. To be or not to be… ? Elle est en revanche totalement différente du crâne proposé avec le Leonardo as the hunchback.
Le justicier de l’opéra est accompagné de deux crosses de hockey. Celles-ci sont les mêmes que celles du Casey Jones du film de 1990. Seule la peinture diffère totalement. Le manche en bois est bien plus foncé que la première version et les tissus autour sont cette fois noirs. Nous avons une crosse de hockey classique mais aussi une crosse de gardien de buts. Mais contrairement aux crosses du film de 1990, pas d’écritures à noter sur le bois de ces armes. J’aurais bien aimé une gravure ou un petit graffiti marquant April O’Neil ou Christine Daaé (ou un mélange des deux) dessus pour remplacer la marque de l’équipementier imprimé sur les versions de 1990.
Enfin, Casey possède une magnifique cape. Celle-ci recouvre même les bras. Elle est fabriquée pour imiter une cape en fourrure. Que l’on ne s’y trompe pas, celle-ci est entièrement lisse sous les doigts. Le rendu est excellent et rappel ce que NECA a également proposé pour son Fantôme de l’Opéra du film de 1925, sorti récemment. Je pense qu’il s’agit des mêmes capes. Les bords de la cape sont cousus autour d’un fil de fer, permettant de l’orienter à votre guise. Cet ajout est trop rare de la part de NECA pour ne pas le mentionner ici ! Enfin, un col est ajouté, en plastique, donnant un effet de cuir.
Peinture
Si la sculpture est excellente, la peinture de Casey est également une très grande réussite. Le travail sur les détails est époustouflant. Rien de bien compliqué, en grande partie des brossages à sec. Mais le rendu final est au-delà de mes attentes.
Chaque petit détail est peint, à l’image des boutons à l’avant comme à l’arrière de la figurine. Des plis des vêtements, nettement mis en évidence par le brossage à sec. Et même des petites traces de salissures, que nous retrouvons parcimonieusement sur la chemise blanche de notre fantôme.
Le travail de détails sur le visage est excellent. Une fois encore, ce visage n’est pas sculpté, en dehors des parties visibles en dehors du masque. La peinture permet de magnifier l’imperfection de ce visage défiguré, boursoufflé, avec les dents apparentes. Mais aussi de laisser entendre qu’une grande partie de ce visage est touchée, en voyant son regard.
Articulations
- Nuque, articulation en rotule 360° ;
- Épaules, articulation en rotule 360° et demi-disque 90° ;
- Coudes, demi-disque 90° et vis 360° ;
- Poignets, articulation en vis 360° (détachable) et demi-disque 160° ;
- Bas-ventre, articulation en rotule 360° ;
- Bassin, articulation en rotule 360° et vis 360° ;
- Genoux, doubles demi-disques 60° ;
- Chevilles, articulation en vis 360° et demi-disque 90°.
NECA nous propose une figurine très bien articulé, avec un double point au niveau des genoux. Les coudes ne proposent qu’un seul point, qui est suffisant. J’apprécie également beaucoup cette articulation en rotule que nous retrouvons au niveau du bas ventre du personnage. Elle est parfaitement dissimulée dans la sculpture, entre le pantalon en plastique souple et montant, et la chemise plongeante. Cette innovation sera utilisée chez certaines figurines de 2023 comme Electrozapper.
Conclusion
Que cette figurine est délicieuse ! À l’instar de James Groman, je n’étais strictement pas convaincu par ce mélange des genres (voir section « Conception » ci-dessus). D’un côté un amoureux de la musique à la voix envoutante et à l’instruction de pointe. Il est décrit comme « L’ange de la musique« . De l’autre, un justicier dont le seul art est de fracasser des mâchoires à l’aide de son instrument préféré, la crosse de hockey. Le seul point commun entre ces deux univers demeure dans le masque, celui de tête de mort pour l’un, celui de hockey pour l’autre.
Et sincèrement, le mélange est parfait. Le travail de sculpture sur Casey est remarquable. Le résultat final est très différent des premiers travaux de Groman. La fusion de ces deux hommes est parfaite. L’ajout de vêtements type XIXe siècle, notamment dans la partie sportive du fantôme parfait le mélange.
Cette sculpture, parlons-en ! J’ai un immense coup de cœur pour le style matelassé du pantalon de Casey. De ces détails au niveau des chaussettes, trouées. De ces crampons si anciens. Mais surtout de ce haut, où les couches se superposent pour former un costume remarquable de détails. La peinture y est aussi pour beaucoup. Je n’ai rien à redire sur cette figurine. Hormis les mains dont la peinture est catastrophique.
Le niveau de finitions au niveau des masques et des visages est également excellent. Rajoutons à cela une cape très intéressante. Ceux qui suivent mes reviews savent à quel point je suis critique quant à l’utilisation de vrais tissus pour les vêtements. L’épaisseur des pièces utilisées ne prennent pas en compte un élément primordial, l’échelle ! Et cette cape, pour une rare fois chez NECA, prend en considération la question de l’échelle, nous offrant une cape relativement réaliste et fine. L’imitation de fourrure est bluffante. L’ajout de tiges de fer pour donner du relief à cette cape est parfait.
Figurines de Casey Jones en Fantôme de l’Opéra
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Concept art et prototype
Le concept art a été réalisé par l’artiste James Groman. Le prototype a été partagé par le sculpteur Paul Harding sur son Twitter.
Packaging
Photos de la collection de Leomir
Photos officielles
Crédits photos
- Collection Leomir (figurine, accessoires).
- NECA (photos officielles)
- D. M. Galloway (vidéo stop motion)
- James Groman (concept art de la figurine)
- Paul Harding (prototype de la figurine)
- Le Palais Garnier (Illustration de la biographie du personnage)