Fabricant : NECA.
Créateurs : Trevor Zammit et Randy Falk.
Date de création : 2020 ou 2021.
Année : 2022.
Wave : Aucune.
Série : TMNT x Universal Monster.
Lieux de production : Chine.
Studio de modélisme : NECA, sous la direction de Randy Falk.
Direction, design et développement : Randy Falk, Trevor Zammit, Stefan Folkins et James Groman.
Sculpteur : Tony Cipriano.
Peinture : Geoffrey Trapp et Mike Puzzo.
Prototype : Roger Fernandez.
Design du packaging : Jason Langston.
Photographies : Stephen Mazurek.
Illustration du blister : Daniel Horne.
Taille : 18 cm.
Nombre d’articulations : 35.
Nombre d’accessoires : 8 + 1 bandeau.
Univers : Aucun, invention artistique.
Date d’arrivée américaine : 17 janvier 2022.
Date d’arrivée française : Mai 2022.
Prix originel américain : 34,99$ (prix conseillé par NECA).
Prix originel français : Autour de 45€.
Rééditions : –.
Présentation du personnage
La créature du Dr. Frankenstein est issue du film réalisé par James Whale, adapté du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, sorti en 1931. Contrairement à ce que beaucoup pensent, Frankenstein est le nom du créateur du monstre, et non celui du monstre lui-même, qui n’a pas de nom. Il est appelé « créature » ou encore « monstre ».
Le film a rencontré un très vif succès, mettant en avant l’acteur Boris Karloff. De nombreux autres films ont vus le jour grâce aux Studios Universal dans les années 30’, voguant sur la vague de succès des Universal Monsters movies, qui a connu son âge d’or dans les années 30-40 avant de s’éteindre progressivement. Une première suite a vu le jour en 1935, le célèbre La Fiancée de Frankenstein, puis en 1939 avec Le Fils de Frankenstein.
Mélanger les Tortues Ninja et les mythiques monstres des studios Universal, ce n’est pas nouveau ! Déjà en 1993 et 1994, Playmates Toys avait réalisé un partenariat avec Universal pour fabriquer huit figurines mélangeant leurs tortues et les créatures des films des années glorieuses du cinéma d’horreur américain.
Cette fois, il n’est pas question de rendre hommage au travail de Playmates Toys ou à un quelconque produit vintage. Certes la créature du Dr. Frankenstein avait déjà été adaptée en 1993, mais c’était alors Michaelangelo qui avait eu droit à ce lifting monstrueux.
En tant que chef de la production Tortues Ninja chez NECA, Trevor Zammit ne tenait pas à retravailler sur les anciennes figurines de Playmates. Ils avaient la possibilité d’aller bien au-delà de ce que le fabricant de jouets avait proposé il y a près de trente ans. Il s’agissait également d’une opportunité rare pour les sculpteurs de travailler sur des figurines « originales », sans avoir à s’appuyer sur un design prédéfini par une licence. Un vrai plaisir créatif ! En interview pour The Fwosh (à retrouver en français par ici), Zammit expliquait préférer créer sa propre gamme, en réfléchissant aux personnages concernés et leurs traits de caractère. Raphael étant toujours en colère et l’incompris du groupe, son rôle en tant que créature du Dr. Frankenstein lui allait plutôt bien.
La gamme crossover entre les Tortues Ninja et les monstres des studios Universal a été révélée le 13 août 2021 au détour d’un listing de figurines des magasins Target. Raphael a été la première figurine à être dévoilée par NECA le 19 octobre 2021, à l’occasion du mois évènement NECA’s 31 nights of fright centré sur les monstres et Halloween.
Le sculpteur Tony Cipriano est revenu sur les réseaux sociaux sur l’admiration qu’il avait pour le travail de NECA, qui a su respecter sa sculpture et la magnifier à travers la peinture et le résultat final, mis en vente. Habitué des figurines de monstres d’Universal et particulièrement de Frankenstein (notamment de 2015 à 2021), on retrouve dans le travail de Cipriano quelques marques bien spécifiques comme les poignets cassés de la statuette chez Escape Hatch Hobbies. Le design général du monstre est quant à lui le travail de James Groman.
Pour promouvoir la sortie de la figurine, NECA a mis en ligne le 20 octobre 2021 une vidéo en stopmotion réalisée par DM Gallowway, de DGDX Animation.
Pour cette gamme, NECA a mis les moyens. Il s’agit bien d’une figurine Ultimate ! Le blister dispose d’une fenêtre avec rabat, sublimement illustrée par l’artiste Daniel Horne, spécialisé dans les illustrations de magazines et de maquillage de monstres (voir son site). Le fabricant a réalisé un contrat avec lui afin qu’il illustre toutes les boîtes de cette série, telle des affiches de film. C’est ainsi que nous retrouvons une peinture de Raphael en créature du Dr. Frankenstein, reprenant les traits de la figurine. Le nom du personnage sur la fenêtre est légèrement en relief et en peinture brillante.
Sur la tranche gauche, nous retrouvons le nom de la figurine. En revanche, la tranche droite est destinée à changer au fur et à mesure de l’évolution de la gamme. Pour cette figurine, nous retrouvons un teasing des trois prochaines créations sous le pinceau de Horne, à savoir Leonardo as The hunchback, Michelangelo as The mummy et April as The bride of Frankenstein. C’est grâce à ce blister notamment que nous avons su quelle serait l’adaptation monstrueuse d’April.
À l’arrière, nous retrouvons un montage de différentes photographies réalisées par Stephen Mazurek pour la promotion de la figurine. L’ambiance rougeoyante rappelle l’identité de la tortue. De nombreuses bulles avec écritures tremblantes font référence aux films de la première moitié du XXe siècle avec des slogans comme « See ! À terrifying turtle with attitude ! » ou encore « Beware his shocking sai ! ».
La figurine
Raphael est une très belle réussite. Premier constat, la figurine est grande et massive. Les tortues utilisées dans cette gamme sont très réalistes. C’est comme si NECA avait voulu fusionner les films de monstres d’Universal avec ceux des TMNT de la Golden Harvest dans les années 90’. L’ensemble du personnage est texturé, que ce soit pour la peau, ou pour les vêtements.
Nous retrouvons des signes caractéristiques de la créature du Dr. Frankenstein, comme ce haut front, entièrement plat au sommet du crâne. Il ferait un merveilleux support à plateau dans un bar ! Mais aussi les nombreux boulons, au niveau du cou, des chevilles, ou encore les cicatrices qui parsèment son corps, témoins de l’assemblage de ses membres, comme aux poignets ou au cou.
Ce qui est fantastique, c’est également la prise de liberté de l’artiste Cipriano pour ajouter des éléments étrangers au film de 1931, et rappelant alors plutôt les Tortues Ninja, comme une plaque sur le plastron ou une plaque d’égout à la carapace. Des baromètres sur la poitrine et la carapace, lesquels sont fendus et laissent réellement entrevoir une aiguille (figée) en relief à l’intérieur.
La carapace du monstre est entièrement fissurée. Elle est maintenue par une plaque d’égout et une plaque dans laquelle passe de vraies chaînes. À l’avant, ces chaînes longent son torse en passant dans deux encoches, de part et d’autre de la carapace. Il est possible de ranger les saïs du monstre sur des plaques avec anneau prévus à cet effet, à l’avant. Mais les chaînes sont un petit peu gênantes pour cela.
Le visage est très réussi. Les yeux à demi fermés rappellent un monstre peu éveillé. Chaque mèche de cheveux est sculptée. Au niveau du front, nous apercevons une cicatrice profonde et les plis de la peau de la créature. Le bandeau, avec une large arcade sourcilière rappelle à la fois celle du monstre, mais fait aussi référence au côté « australopithèquien » du personnage. Celui-ci est agrafé au niveau du front. Enfin, comme dans le film de 1931, nous retrouvons ces lèvres fines, presque rentrées et toutes fissurées laissant apparaître les dents caractéristiques des Tortues Ninja.
Le vêtement du monstre est entièrement texturé. La texture en question fait plus penser à des écailles qu’à un tissu. J’ignore si c’était l’effet voulu. Nous y retrouvons de nombreux plis, des déchirures, des agrafes, mais aussi des boutons. Le tout rend réellement très bien. Comme bien souvent, NECA a pourvu sa figurine de plastique souple au niveau du tronc. L’effet est assez surprenant lorsque l’on appuie la première fois au milieu de son ventre et que celui-ci s’écrase sous notre doigt ! Aux pieds, Raphael dispose de ses célèbres chaussures à semelles très élevées, si caractéristiques du monstre.
Lorsque l’on regarde avec attention la figurine, on se rend compte… Qu’une grande partie est reprise pour la figurine de Leonardo ! Terriblement dommage. Mais la peinture permet largement de palier à cette facilité. Ce qui a été réutilisé ? Les bras gauche et droit (on retrouve même les pièces de tissu raccommodés), certaines mains, le haut du pantalon et les genouillères et coudières. Il faut bien dire que le niveau de précision des détails reste malgré tout excellent.
Accessoires
Pour de l’Ultimate, la figurine est vraiment pauvre ! Beaucoup plus d’ailleurs que les autres personnages à venir dans la gamme. En tout et pour tout, Raphael ne dispose que de trois paires de mains interchangeables et de ses saïs « éclairs ». Nous pouvons également rajouter le bandeau, qui est fixé à un peg pour l’orienter à sa guise. Si vous acheter cette figurine en loose, veillez bien à ce qu’il soit présent, car je sens que d’ici quelques années, ce sera un détail régulièrement absent !
Les mains sont très intéressantes. Nous avons notamment une paire régulière, à demi ouverte, que la tortue peut disposer devant elle pour lui donner une allure de « zombie ». Les poignets brisés, les doigts anguleux, nous retrouvons-là une sculpture bien familière chez Tony Cipriano, qui a déjà représenté le monstre à de nombreuses reprises chez différents fabricants, toujours avec ces caractéristiques !
Les autres sont une aux poings fermés, pour que la brute épaisse frappe tout ce qui bouge, et une destinée à tenir les saïs. Les faire tenir dans cette paire est un enfer. En effet, le plastique utilisé pour ces mains est très rigide, bien plus que pour les tortues du film de 1990. C’est un bon point dans la mesure où les poignets ne se déchirent plus lorsque l’on change les mains. En revanche, insérer les saïs devient très compliqué.
Enfin, les saïs sont réalisés pour correspondre au mix entre le monstre et la tortue. En forme d’éclair, ils renvoient à la manière dont le monstre est amené à la vie, à l’aide de la foudre dans le laboratoire du Dr. Frankenstein. Leur apparence assez cheap rappelle quant à elle les accessoires de films de la première moitié du XXe siècle.
Peinture
La figurine est très sombre et relativement terne. Rien de mieux pour la rendre crédible ! La peau de la tortue est d’un vert pâle mis en valeur par les nombreux reliefs et des lavis dans les creux, l’assombrissant. Nous retrouvons également les tâches au visage spécifiques aux tortues des films des années 90’. Les différentes agrafes qui parsèment son corps sont toutes peintes de métal. Le bandeau de Raphael est loin d’être du rouge que nous lui connaissons tous. Il est plutôt bordeaux. Le côté terne est un très bon choix.
Les vêtements de Raphael sont gris. Pour mettre en valeur les détails comme la texture, un brossage à sec d’une peinture grise claire / jaune a été effectué, accentuant les plis de la veste et du pantalon. La carapace dispose de tâches verdâtres très subtiles, donnant un effet vieilli de mousse. Excellente idée ! La chaîne est également peinte afin de lui conférer un aspect usé et rouillé.
Notre tortue est pourvue de deux baromètres, un sur la carapace, et un sur la poitrine. Ceux-ci sont peints avec la peinture métallique mais l’écran est laissé transparent. En revanche, pour donner un effet vieilli, une peinture brune a légèrement été appliquée pour rendre ces vitres poussiéreuses. Le niveau de réalisme est plutôt réussi.
Articulations
- Bandeau, articulations en rotule 360° ;
- Nuque, articulation en rotule 360° ;
- Cou, articulation en rotule 360° ;
- Épaules, articulation en vis 360° et demi-disque 60° ;
- Coudes, doubles demi-disques 60° et rotule 360° aux deux extrémités ;
- Poignets, articulation en vis 360° (détachable) et demi-disque 150° ;
- Tronc, articulation en rotule 360° ;
- Bassin, articulation en rotule 360° ;
- Genoux, doubles demi-disque 60° ;
- Chevilles, articulation en vis 360° et demi-disque 90°.
La figurine dispose d’un nombre standard d’articulations. Le cou est doublement articulé, à sa base et à sa nuque, permettant de bouger facilement la tête du monstre. Les bras proposent également des articulations classiques. En revanche, les coudières empêchent de plier efficacement les bras, les rendant relativement raides.
Au niveau des jambes, nous retrouvons le même problème. L’articulation des genoux est gênée par les genouillères, très épaisses. Et c’est assez dommage car les chevilles sont plutôt bien articulées. Au final, la figurine est assez raide, tout comme le personnage de la créature du Dr. Frankenstein dans ses films, avec une mobilité réduite. Pourquoi pas !
Conclusion
Que dire de cette première figurine, fruit du mélange entre les monstres des grands films d’Universal des années 30-40’ et des Tortues Ninja ? Je trouve que c’est une très belle réussite ! Vraiment. Certes, la figurine ne propose pas beaucoup d’accessoires et la figurine reste relativement statique. Difficile de trouver des postures efficaces à la créature de Frankenstein !
Mais au-delà de ça, nous avons une très belle sculpture, ultra détaillée. L’ajout de certains éléments comme les baromètres, les tubes, la carapace brisée contribuent à rendre la figurine plus naturelle, réaliste. La peinture magnifie ces détails.
Lorsque Trevor Zammit disait en interview que c’était un bonheur pour un sculpteur de travailler librement sur le design d’une figurine, cette gamme est clairement faite pour ça ! Tony Cipriano a réalisé un mélange très bon tout en gardant une très grande liberté sur ce qu’il voulait apporter. Le résultat est très convainquant.
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Concept art
Ce concept art a été réalisé par l’artiste James Groman.
Packaging
Photos de la collection de Leomir
Photos officielles
Crédits photos
- Collection Leomir (figurine, accessoires).
- NECA (Photos press par Stephen Mazurek)
- James Groman (concept art de la figurine)