En août 2011, IDW Publishing lançait une nouvelle série de comics sur les Tortues Ninja, sans trop savoir jusqu’où l’aventure allait les mener. De fil en aiguille, le scénario cousu par Tom Waltz et le regard avisé de Kevin Eastman s’est renforcé. S’est étoffé. A gagné en crédibilité. Auprès des fans d’une part. Mais aussi et surtout auprès de Nickelodeon. Des moments forts sont sortis de ces pages. Et la crédibilité gagnée au cours des années a permis à cette histoire de soulever des montages.
Après 8 années de bons et loyaux services, Waltz a tiré sa révérence à travers le TMNT #100. Un marqueur symbolique puissant qui bouleversera tout cet univers (Les Tortues Ninja, tome 19 – New York ville en guerre, part. 2 chez HiComics). Le scénariste reviendra au cours de certains arcs comme The Armageddon Game cette année, mais il laisse surtout sa place à Sophie Campbell. Et ne vous trompez pas, car l’artiste derrière l’arc contemplatif de Northampton et le splendide TMNT Macro Series : Leonardo (qui sortira dans l’Intégrale Tortues Ninja tome 12) est loin d’être une novice dans l’univers des Tortues Ninja. En effet, elle avait déjà signé en 2007, à l’époque de Mirage, l’arc centré sur Raphael du nom de « Bad moon rising ».
Les Tortues Ninja, Reborn Tome 1 – Renaissance – Sophie Campbell
C’est avec un important bagage derrière elle et un amour certain pour les Tortues Ninja dont elle réalisait des fanfictions sur ses réseaux sociaux que Sophie Campbell devint en 2019 la scénariste principale des Tortues Ninja, à compter du TMNT #101. En cette fin de semaine, IGN s’est entretenu en exclusivité avec la scénariste « C’est fou car j’étais sensée n’écrire que 12 numéros au début. Mais maintenant nous en sommes presque à 50 numéros. Cela aura été un immense honneur, pas seulement d’écrire cette série et ces personnages que j’aime tant, mais aussi que Kevin [Eastman], Tom [Waltz], Bobby [Curnow] et les gens de Nickelodeon m’aient accordés leur confiance pour prendre les rênes aussi longtemps. Je n’aurais jamais cru faire ça aussi longtemps, pouvoir aller aussi loin et pouvoir faire certaines choses que j’ai faites dans la série. Je suis impressionnée par certaines des choses qu’ils m’ont laissées faire. C’est incroyable ».
Ces près de cinq années aux commandes ont permis à Campbell de faire évoluer ses personnages et leurs mentalités. Mais aussi d’en incorporer de nouveaux. Parfois beaucoup trop même ! Quitte à noyer le lecteur dans un trop plein de nouveaux noms et de nouveaux statuts au sein de Mutant Town. Adulée par certains, vivement critiquée par d’autres. Les prises de position de Campbell lui ont valu les railleries de bien des fans aux propos totalement démesurés sur les réseaux (as)sociaux.
« Je dois aussi remercier les lecteurs, évidemment, ils ont rendus tout cela possible. Alors merci du fond du cœur à tous ceux qui ont continués de lire et m’ont encouragée […]. Et vous savez quoi ? Même les gens qui ont crus que j’étais la pire autrice des TMNT de tous les temps, je veux les remercier également. N’importe qui ayant lu et qui a eu une opinion, pas de problème. C’est un honneur d’inspirer ce genre d’énergie aux gens. Même si je marque une pause pour travailler sur d’autres trucs, je reviendrai certainement dans l’univers des TMNT bien assez tôt ».
À Tom Waltz de poursuivre « Quand j’ai terminé d’écrire le numéro #100 de mon long run des TMNT, beaucoup de personnes m’ont demandé comment je me sentais à l’idée de quitter la série mensuelle que j’avais construite durant tant d’années. Ma réponse était que j’étais excité car je savais que je confiais les rênes à la très talentueuse Sophie Campbell, dont j’ai eu l’honneur suprême de collaborer avec à plusieurs reprises. Et chacune de ces collaborations étaient du pur bonheur, sur le plan créatif et personnel. Personne n’a besoin que je lui dise à quel point Sophie est talentueuse aussi bien comme autrice qu’artiste. Son art parle de lui-même. Mais pour ceux qui ne la connaissent pas, Sophie est une personne spectaculaire et une coéquipière dans les coulisses. Et j’étais confiant que la série était entre de bonnes mains. Et nous y voici, à l’approche des 50 numéros. Sophie m’a prouvé que j’avais eu raison, mois après mois. Nous, dans l’équipe TMNT, avons toujours dit que le changement était constant, et les changements que Sophie a apportés aux TMNT – stylistiquement et thématiquement parlant – a toujours servi à rendre notre série toujours plus grande et meilleure. Je ne pourrais pas être plus fier de ce qu’elle a accompli… Et il me tarde de voir les grands plans qu’elle a prévu pour tous nos personnages préférés à l’approche des 150 numéros ! ».
Enfin, à Eastman de conclure en quelques mots « Avec énormément de fierté et de respect, je célèbre l’accomplissement d’une créatrice visionnaire extrêmement importante qui a apporté des concepts spectaculaires, qui a donné vie à des histoires passionnantes et à des personnages brillants dans l’univers des TMNT d’IDW. Mais surtout la dose d’humanité qui fonde tout cela. Alors que le numéro #150 pointe à l’horizon, la marque et l’étincelle de cet ensemble d’œuvres en disent long et perdureront ».
Nous ne savons pas encore qui prendra la suite de Sophie Campbell. Les témoignages lus ici ne parlent en tous cas pas d’une fin du run, qui risque donc certainement de se poursuivre après le TMNT #150. De son côté, Tom Waltz est déjà à l’écriture de The last ronin II. Qui sait s’il ne reviendra pas une fois cette nouvelle aventure conclue ? Et je vous vois venir ! Pourquoi pas Mateus Santolouco ? Le talentueux dessinateur brésilien a déjà participé aux scénarios de quelques numéros tout en restant le dessinateur, dont le mémorable Shredder in hell. Prochainement il reviendra avec The untold destiny of the Foot Clan. Mais j’ai du mal à croire qu’il accepte de prendre une série sur plusieurs dizaines de numéros, tant son investissement dans une série en cinq numéros est colossal.
La construction du dernier arc narratif débutera avec le TMNT #145, qui sortira le 8 novembre prochain aux USA. Cette nouvelle aventure verra la famille des tortues divisée et un Donatello forcé de prendre sur lui pour essayer d’arrêter la venue du terrible et mystérieux Armaggon. Hélas pour le génie, il est déjà trop tard…
