Interview de Rob Paulsen et de Greg Cipes

Les fans des Tortues Ninja aujourd’hui sont plus ou moins unanimes à trouver la série de Nickelodeon excellente. Dès la première saison, nous avons eu droit à de bonnes histoires, et des personnages très divers, mêlant le renouveau et l’ancien, remis au gout du jour. Mais ce succès est également dû à ceux dont on parle malheureusement très peu, les doubleurs. Aujourd’hui, nous vous proposons la traduction de l’interview de Rob Paulsen et Greg Cipes, venant du site Metro, que vous pouvez retrouver en anglais par ici.
De ces deux-là, vous avez peut-être déjà souvent entendu parler de Paulsen, qui a une très grande, voire fabuleuse histoire avec les Tortues Ninja, car il a déjà prêté sa voix à Raphael, au cours des neuf premières saisons du dessin-animé, entre 1987 et 1995 et actuellement, il prête sa voix à Donatello. Plus jeune, Greg Cipes est quant à lui très apprécié pour ses performances, prêtant sa voix à un Michelangelo survolté, et plein d’humour. Nul doute que le doubleur a su donner une dimension très réelle et profonde à la tortue au bandeau orange.

Rob Paulsen

Se rappelant comment il a pu s’approcher de la franchise, Paulsen raconte à Metro ‘’Un certain nombre d’entre nous – Townsend Coleman et moi-même, qui allions devenir Michelangelo et Raphael respectueusement – travaillions sur la version animée de Fraggle Rock avec Stu Rosen, et Stu est venu un jour, et nous a dit « Hey, je suis en train de caster cette chose qui s’appelle Teenage Mutant Ninja Turtles… ».
Je connaissais vaguement le comics, mais très mal. Mais Townsend et moi y sommes allés et avons lus le script avec Cam Clarke, Barry Gordon et d’autres. Nous avons alors cherché qui prêterait sa voix à qui.
Je me souviens bien surtout quand nous avons eu le travail, au premier épisode, personne ne savait quelle tortue il allait faire. Alors on s’est dit « Bon, pourquoi ferais-tu pas celle-ci, et toi celle-là ? » Et ainsi de suite.
On a fait cinq épisodes, payés par Playmates, qui allaient être diffusés comme une mini-série, au cours des vacances de noël. Je ne pensais pas que ce serait un succès dès le début mais ils ont décidés de malgré tout réaliser huit autres épisodes pour le printemps, et nous avons fini par en faire treize au total (pour la saison 2).
Ils nous ont recontactés six mois, ou un an après, et c’est là que c’est devenu fou. On a fini par faire plus de 190 épisodes, c’est énorme.
C’étaient de simples auditions, et au moment où vous obtenez le boulot, vous vous dites « Bon, on va voir ce qui va se passer ». Maintenant, on est là, près de trois décennies plus tard, et toujours en train de parler des tortues’’, dit-il en souriant.

Qu’est-ce que ça vous fait d’être impliqué dans une nouvelle série après toutes ces années ?

Rob Paulsen : ’’Je suis vraiment très reconnaissant de pouvoir en faire partie. C’est vraiment super ! Les gens aiment beaucoup la série (de Nickelodeon), qui est très proche de la série originale’’.

Quelqu’un qui est tout à fait d’accord avec Paulsen, et qui fait partie de l’équipe de la nouvelle série, c’est Greg Cipes, qui n’a pas prêté que sa voix à Michelangelo, il a grandi en regardant la série originale, et est un fan de longue durée.

Greg Cipes et ses tortues ninja

‘’C’était mon dessin-animé préféré ! Il a commencé quand j’avais huit ans, et pendant six ans à chaque Halloween, je me déguisais en Tortue Ninja. C’était la série que je volais regarder dès que je rentrais de l’école, avant l’école, tout le week-end et les Tortues Ninja étaient sur ma planche de skateboard, et de surf – quand je suis arrivé troisième des US, ou encore à travers ma méditation (Greg Cipes s’est classé 3e durant les années 1990 dans la catégorie Junior-pro de surf).
Les tortues m’ont vraiment influencées dans ce que je suis aujourd’hui. Ca dure depuis trente ans – surtout pour moi, c’est le trentième anniversaire, et c’est dingue que je sois dans cet univers et pouvoir offrir tout ça aux nouvelles générations ».

‘’Je suis vraiment heureux de faire partie de ça’’ s’enthousiasme Paulsen, ‘’le rôle de Michelangelo est taillé sur mesure pour Greg. La manière dont il marche, il est excentrique tout le temps ! Et ce n’est pas une critique’’.

Et Cipes complimente Paulsen, ‘’avoir à travailler, c’est comme avoir mon enfance toujours auprès de moi, juste à l’entendre, et être à côté de lui. Mais ils sont tous géniaux’’. Il fait référence à la star d’American Pie et d’Orange is the New Black, Jason Biggs, qui prête sa voix à Leonardo, et Sean Astin qui tient le rôle de Paulsen dans le dessin-animé original, Raphael.

De gauche à droite: Greg Cipes (Michelangelo), Sean Astin (Raphael), Rob Paulsen (Donatello) et Jason Biggs (Leonardo)

‘’J’ai travaillé avec son père sur plusieurs séries, et j’en étais un grand fan (John Astin) quand j’étais un enfant, car il a fait une série appelée la Famille Adams (Gomez Addams). J’ai fait aussi beaucoup de choses avec Sean, mais je ne le connaissais pas vraiment bien.
Quand on a travaillé sur les Tortues, Sean a été vraiment super, il s’est même mis à genoux et a commencé à s’incliner devant moi. Je lui ai dit « non non pas de génuflexion ! Tu es la nouvelle tortue ! ».
Vous savez, ce qui est génial c’est que Sean apporte quelque chose comme tout bon acteur : il prend le personnage établit, et lui intègre sa propre touche. Je pense que mon personnage (Raphael de 1987) était un peu plus sarcastique, celui de Sean est écrit pour l’être aussi, mais il lui apporte un plus avec sa voix. Ma voix est plutôt claire et douce, celle de Sean est plus rauque, ce qui donne à Raph un côté plus badass ».

‘’Sean est devenu un ami c’est comme si les anciennes tortues s’en étaient allées’’, rajoute Greg Cipes. ‘’Je n’ai pas entendu les anciennes tortues depuis 20 ans. Quand j’ai auditionné c’était plutôt « On veut du neuf, il faut que ça soit frais », et maintenant, Raph c’est Sean Astin, et à chaque fois que je le vois, il est Raphael’’.

Quelque chose qui a longtemps été critiqué par les fans est le remplacement de la phrase culte de Mikey Cowabunga par Booyakasha, mais son retour n’est pas exclu…

‘’Il y a eu une controverse du Booyakasha avec le Cowabunga. Je ne sais pas précisément quand on le reverra, mais il reviendra. J’aime Booyakasha, mais Cowabunga est la phrase originale – c’est un peu démodé, mais peut-être qu’elle reviendra.

Ce n’est pas le seul changement, Paulsen est maintenant Donatello, et contrairement aux anciennes incarnations, il est amoureux.

‘’Depuis que je suis Donatello, je ne suis plus uniquement le cerveau de l’équipe, mais ils ont fait en sorte que j’ai une histoire romantique ; j’ai cette sorte d’amour interdit pour un humain (April O’Neil) qui est plutôt sauvage’’.

Sauvage, certes, mais va-t-il réussir à la séduire ?

Paulsen : Je ne sais pas, mais j’espère !

Cipes : Non tu ne peux pas ! Tu ne peux pas avoir une tortue avec un humain ! Ce serait déjà plus crédible que ce soit Mikey qui ait une petite amie dans la série, que Donnie.

Okay Cipes, tu aimerais voir Mikey avoir une histoire d’amour, mais comme fan de la première série, quel personnage qui n’y est pas, aimerais-tu revoir ?

‘’Un à un, ils sont tous montrés. A chaque fois que cette question est posée, Ciro (Nieli, le producteur exécutif) nous demande de parler de Mona Lisa (la femelle lézard, dans l’article elle est précisée comme femelle tortue, donc voulait-il dire Vénus ?) car ça rend les gens fous ! Mais entre nous, je ne pense pas qu’on la voit un jour’’, dit-il en rigolant.

C’est beau de voir les fans s’enthousiasmer sur cette série et comment ils l’ont acceptée, l’aiment et se montrent reconnaissant – Je ressens la même chose en tant que fan.

‘’Je pense que c’est la meilleure série TV personnellement, et a instauré un nouveau niveau dans l’animation, il n’y en a pas d’autre aussi belle et tranchante, et toutes les autres séries doivent maintenant se mettre au même niveau que les tortues, et c’est drôle car c’est une série pour enfants, mais qui est faite pour tous, de tout âge.
Quelque chose que j’aime dans ce boulot, rajoute Paulsen, est que je suis constamment émerveillé et frappé par les gens avec qui je travaille : ils sont si doués, ils me surprennent constamment, et cherchent toujours à être meilleurs – ils ne restent pas sur leurs lauriers.
Je suis dans cette incroyable et superbe carrière, et je ne pense pas qu’elle soit prête à s’arrêter là. Je ne veux être fatigué qu’après être mort de rire, c’est comme ça que j’aime vivre ma vie’’.

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