
Un coup de feu déchira les bruits quotidiens de la rue. Une balle venait de traverser l’épaule de
Karai, qui se promenait à Tokyo en civil. Une
femme musclée, crâne rasé et couverte de tatouages, montée sur une moto lui avait tiré dessus avant de prendre la fuite. Karai se lançait à sa poursuite, jetant ses chaussures sur le trottoir. Bientôt, sautant de voiture en voiture, elle rejoint son agresseur et lui sauta dessus pour la renverser. La motarde était surprise de voir son adversaire acharné à ce point. Qui était cette candidate à la mort se demandait-elle ? Tant pis. Sortant un couteau, elle tenta de poignarder Karai, dont le nom ne lui disait strictement rien. L’ancienne
chunin de
Shredder n’eut aucun mal à esquiver ses attaques, mais focalisée sur la lame, elle ne vit pas le coup de pied retourné que lui assénait la femme. C’était le coup de trop, Karai rentrait dans une colère noire et commença à frapper la motarde, jetée une nouvelle fois au sol. Ramassant discrètement son arme, la tireuse s’expliquait. Ce n’était pas Karai qu’elle visait, mais un homme derrière elle. Une guère de yakuzas se préparait dans les rues, elle devait tuer l’individu. Pointant une nouvelle fois son pistolet en direction de Karai, la jeune femme eut à peine le temps d’esquiver le tir. Sa rivale s’éloignait déjà à l’arrière d’un camion en lui faisant de grands signes de moquerie.

Des cris se faisaient entendre dans une vaste résidence. À l’intérieur se trouvait un dojo où
Toshiro entraînait
Koya et
Bludgeon. L’aigle en avait assez, quelle utilité pouvaient-ils avoir tous deux, maintenant qu’elle ne pouvait plus voler et que son ami requin avait perdu la vue (
TMNT #50) ? Le vieux maître voulu alors lui démontrer qu’il n’avait besoin ni de voler ni de voir pour remporter un combat. Se bandant les yeux d’un tissu rouge, il ordonna à l’aigle de l’attaquer. Il esquivait ses coups sans mal, les arrêtait même ! C’est alors que Bludgeon fondit sur l’homme, qui avait eu à peine le temps de faire un pas de côté. Cette attaque l’avait positivement surpris. Depuis qu’il était devenu aveugle, les sens de prédateur du requin étaient revenus. Il sentait les mouvements et les présences, comme celle de Karai qui rentrait juste alors. Elle sentait le sang. Passant la porte, elle s’effondra.
La jeune femme avait perdu beaucoup de sang et s’était absentée très longtemps. Toshiro l’avait placée dans son lit, attendant qu’elle se réveille. Reprenant ses esprits, elle évoqua son altercation et sa honte d’avoir perdu face à une débutante, arrogante et aussi peu précise au cours de ses missions. Son
sensei se demandait si ce n’était pas le moment pour elle de revenir à ses affaires. Son départ du
Foot Clan l’avait surpris, elle qui s’était acharnée à remettre son héritage sur la bonne voie pendant des années (
villain micro-series #5 : Karai). Se levant de son lit, elle se rhabillait pour retrouver la femme qui lui avait volé sa fierté.

Sur les toits de la ville,
Hayashi Toru se délectait d’un bon repas en compagnie de la motarde,
Natsu, sur sa terrasse. Lui servant un verre de vin, il s’étonnait de la voir revenir d’une mission couverte de bleus et d’égratignures. Les hommes de main de Kenji étaient-ils meilleurs qu’ils ne l’auraient cru ? Non, Natsu avait juste eu à faire à un contre temps, une femme du nom d’Oroku Karai qui s’était lancée à sa poursuite dans la rue. Toru la connaissait de nom et surtout de réputation. Lui expliquant qu’elle était celle qui avait repris le
Foot Clan à son père pour le redresser, il ignorait son retour au Japon et se demandait s’il ne s’agirait pas d’une chose de tenter de l’avoir de leur côté.
À peine avait-il prononcé ces mots que son verre se brisait. Un shuriken était planté sur la table, non loin des éclats. Bientôt, Karai se dressait devant eux pour demander des comptes. Elle connaissait l’homme et le prévenait qu’elle ne venait pas pour lui. Toru demandait pardon au nom de sa petite-fille ; Natsu ne l’entendait pas de cette oreille et fondit sur Karai qui n’eut qu’à l’esquiver avant de lui coller son pied dans le dos. Voyant son adversaire à terre, Karai mit au clair sa lame pour la placer contre l’épaule de la motarde. Toru la suppliait d’épargner sa petite-fille. Elle était parvenue à démontrer sa supériorité, cela suffisait aux yeux de l’homme. Il avait un marché à lui proposer. Quelque chose qui devrait arranger les deux partis. Cela n’intéressait guère la femme, dont la lame du sabre entamait déjà le cou de Natsu avant de voir que la sécurité de Toru l’encerclait. Elle ne pouvait s’en sortir qu’en acceptant l’offre du vieil homme…