Saï (Arme)

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Le sai (que l’on peut voir aussi écrit en français saï) est une arme défensive d’origine asiatique. Il existe différentes formes et tailles de sais, selon leur utilité. On en retrouve de différent types dans les univers variés des Tortues Ninja.

SaiVocabulaire

  • Tsukagashira, le pommeau du sai
  • Tsuka, le manche du sai. Fait d’une armature de métal pouvant être entourée de lanières de cuir ou de tissu.
  • Yoku, les deux pics recourbés de part et d’autre de la pointe principale. Il se peut que les yokus soient asymétriques sur certains types de sais, rappelant alors une croix svastika (manji sai). Les yokus peuvent être plus ou moins longs.
  • Tsume, pointe des yokus
  • Moto, la jonction centrale entre les deux yokus
  • Monouchi, la pointe principale du sai
  • Saki, la pointe du monouchi

Historique

Sais antiques

Deux sais antiques. Gauche, sai octogonal d’Okinawa. Droite, sai indonésien (Source Samuraiantiqueworld / wikimédia)

Toutes sortes d’hypothèses existent autour de l’origine de cette arme. Certaines parlent du sai aurait servit d’instrument de mesure ou bien encore d’outil agricole pour casser les mottes de terre, et planter des graines.

Avant d’arriver au Japon, dont l’utilisation est la mieux connue, on atteste leur présence dans différentes régions de l’Asie, comme en Inde, en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande, au Vietnam et bien sûr en Chine. Il serait basé sur le trishula indien, dont le nom désigne à la fois un trident à manche long, ou à manche court. Il est possible que ce soit au cours de la diffusion de l’indouisme et du bouddhisme que la forme de cet outil, alors symbole de ces religions, s’est généralisée. On sait également qu’ils étaient utilisés à l’est de la Chine comme instrument de mesure dans les champs et les constructions. Ils servaient aussi à retenir les charrettes arrêtées.

Les sais sont arrivés au Japon grâce aux échanges commerciaux entre l’île d’Okinawa et la Chine, à travers les militaires. Ils sont attestés au Japon à partir du XIe siècle. Ils auraient alors été employés par la police de l’île Okinawa (Chikusaji) pour maintenir l’ordre. Mais les paysans en possédaient également, ce qui leur permettait de se défendre contre les agresseurs. L’utilisation de l’arme a été perfectionnée grâce à un des princes japonais, Moto Chohei en 1668.

Techniques de combat

Généralement, les sais s’utilisent en paire. Il est possible d’en posséder un troisième, qui sera porté à la ceinture, et servant d’arme de jet ou remplacer un saï au cours du combat.
On possède cinq katas pour le maniement des sais. Ils consistent à bloquer une attaque, parer ou frapper à toutes les hauteurs du corps humain. Les points d’attaque sont généralement la tête, le cou, le ventre (plexus solaire), les articulations. L’utilisation de deux sais permet de bloquer une attaque, et de contrattaquer aussi vite.

Comme arme de défense, le monouchi doit être placé le long de l’avant-bras, l’index placé sur le tsuka, tsukagashira dégagé. La paume de la main recouvre un yoku, tandis que l’autre passe par dessus le pouce. En cas d’attaque, il suffit de lever le bras et parer l’arme avec le monouchi, puis riposter avec le tsukagashira du saï de la seconde main.
Autre technique de défense, prendre les sais par les poignées, et parer la lame du sabre, ou une autre arme avec le crochet formé par le yoku. Frapper alors l’agresseur avec le second sai. Celui-ci peut également servir à bloquer l’arme entre les yoku des deux armes. La riposte se fait alors avec les pieds ou un coude. Un sabre bloqué par un crocher de saï, comprimé contre le monouchi, peut être brisé.
Les coups sont portés généralement par le saki ou le tsukagashira. Les tsumes, voire le monouchi peuvent aussi être utilisés pour porter les coups. Les sais sont les armes idéales pour parer et riposter en même temps.
Comme déjà évoqué ci-dessus, le saï peut également servir d’arme de jet. Il y a deux techniques de lancé, soit en le prenant par le tsuka, soit par le monouchi, puis le lancer. Il peut être mortel jusqu’à une distance de vingt mètres entre les mains d’une personne expérimentée. Toutefois certains textes mentionnent la capacité du saï de traverser certaines armures de samurai jusqu’à une distance de dix mètres. Cette dernière information paraît difficile à croire.

Idées reçues

Que ce soit dans les films, les comics ou les séries TV, le saï est toujours employé par Raphael comme une arme tranchante ou très pointue. La tige principale, monouchi est un polygone qui s’affine vers le saki. De base carrée, le monouchi est plus couramment octogonal. Il est donc impossible de couper avec un saï traditionnel, comme si c’était un couteau. La pointe du saï est très rarement pointue. Plus généralement, le saki est plat, ou arrondi. Qu’on ne s’y trompe pas, le poids et la force d’un saï lancé peut perforer!

Dérivés

Il existe plusieurs formes de sais. La nuance se voit notamment au niveau de la taille, pouvant aller de 35 à 75 centimètres de long, du tsukagashira au saki. Le tout est d’avoir le monouchi de la longueur de l’avant-bras, ou légèrement plus long. On peut retrouver également des nuances au niveau des yokus, qui peuvent être courts et droits, ou plutôt arrondis. On voit notamment cette nuance entre les sais de Raphael dans les premiers films et ceux des séries animées.

Il existe également deux autres armes similaires au saï. La première est le manji saï, que nous avions déjà évoqué précédemment. Ne possédant pas de manche, son acier est généralement entièrement visible. Sa particularité principale est un de ses crochets qui est inversé par rapport à l’autre. Il pouvait être piqué entre autres au bout d’un bô, servant alors comme une sorte de baïonnette.
La seconde version est le jitte (ou jutte), qui est une sorte de demi-saï. Contrairement à son « cousin » si on peut appeler le saï de la sorte, était une arme contondante et non piquante employée par les magistrats pour les arrestations. Ils ne s’employaient pas par paire mais individuellement. Enfin il s’agissait d’une arme relativement rare du fait de son emploi par une certaine catégorie professionnelle.
Bien entendu aujourd’hui, le marché s’est emparé du jitte et l’a développé comme objet de décoration, et comme le saï vendu fréquemment par paires.

Dans les Tortues Ninja

Dans tous les univers des TMNT, Raphael possède des sais. Ils ont quatre formes différentes.

Raphael porte toujours ses sais comme des petits couteaux, par le tsuka. Il lui arrive aussi de faire passer le manche, ou le monouchi entre ses deux doigts principaux, rappelant son tempérament bouillant. Seuls dans la première trilogie de films et ceux de Paramount Raphael les tient de manière traditionnelle. C’est également le cas dans le comics d’IDW et le jeu-vidéo TMNT: Out of the Shadows.
Dans la série TV de 2012, les tortues possèdent une paire de jitte, souvent plantés dans le mannequin d’entrainement. On les retrouve également dans le blister de la figurine de Raphael, ainsi que sa version Battle Shell 12 et 30cm.

Apparence des sais de Raphael dans les différents univers

Martial Arts #4 : Raphael

Teenage Mutant Ninja Turtles, Martial Arts training manual No. 4 Vol. 1, 1986, Solson Publications. Inc.

(Images en provenance du Flickr de Tokka https://www.flickr.com/photos/terrible2z/page1/ )

Vidéos apprentissage

 

Un grand merci à Toma, du forum Tortueman, pour ses conseils avisés et les détails fournis permettant un approfondissement et quelques du Jitte.

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