Au début des années 90, le monde des jeux vidéo a vu naître l’un de ses monuments. Un jeu qui encore aujourd’hui est le modèle de moult franchises et qui a posé les bases du jeu de combat moderne : je parle bien entendu de Street Fighter II (Ainsi que ses [TRÈS] nombreuses éditions). Après la sortie de ce dernier, nous avons vu arriver sur le marché une immense vague de copies plus ou moins bonnes.
Or en 1993, une franchise cartonne un peu partout dans le monde : les Tortues Ninja. Ça tombe bien, les Tortues se vendent bien sur les supports video-ludiques. Du coup Konami va réaliser d’une pierre deux coups en sortant pour les fêtes de 1993 Teenage Mutant Ninja Turtles Tournament Fighters. Un jeu de combat (Fortement) inspiré par Street Fighter II mais avec les stars du moment : les Tortues Ninja. Sortit sur 3 consoles quasiment en même temps (La MegaDrive/Genesis, la Nes et enfin la Super Nes ndlr), c’est la version Snes sur laquelle je vais me pencher aujourd’hui. Tout d’abord parce que c’est la plus réussie, mais aussi et surtout parce que c’est celle que je possédais étant petit.
Le jeu est produit par Konami, célèbre pour ses franchises comme Metal Gear, Contra, Castlevania etc. Arrivé au menu, 4 modes s’offrent à vous en plus des options réglables. Options ou vous pouvez augmenter le niveau de difficulté, le nombre de rounds, de crédits et tout les autres bidules réglables habituels. Maintenant c’est à vous de vous lancer. Par ou commencer ? Faisons dans le classique et lançons ensemble le mode Histoire. C’est parti.
Mode Histoire
Dans ce mode de jeu, vous devez choisir une des 4 tortues afin de partir à la rescousse d’April O’neil et sa superbe poitri… combinaison jaune et également de maître Splinter, tout deux kidnappés par un mystérieux individu du nom de Karai. C’est à travers une petite intro fort sympathique que nous apprenons tout ça. Plus une seconde à perdre, sautons dans le dirigeable Tortues direction le musée (Le parcours emprunté dépend de la tortues sélectionnée) où un message a été envoyé par April. Après chaque adversaire battu, on apprend que nos amis ont été déplacés jusqu’à ce que nous arrivions face au Roi des Rats. Une fois April libérée des griffes du Roi des Rats, une petite cinématique se lance et nous apprenons que maître Splinter a été emmené autre part (Dans un autre château ? CF : Mario). Après quelques combats de plus (Dont votre double maléfique) nous arrivons enfin devant Shredder qui détient Splinter (Accroché de la même manière que dans le premier film). Shredder vaincu, maître Splinter nous remercie (Encore heureux) mais nous prévient qu’un plus grand guerrier nous attend. En l’occurrence il s’agit d’une guerrière : Karai…
Nous voici enfin face au boss final. Boss que nous allons affronter dans l’un des plus beaux stage du jeu : le métro aérien. Une fois Karai mise en échec, nous recevons toute la reconnaissance de Splinter dans la cinématique de fin, ainsi qu’un bisou de la part d’April pour la Tortue que avez sélectionnée. Un mode histoire assez court mais néanmoins très agréable à jouer, quelques petites cinématiques viennent combler les combats et pour les jeux de baston de cette époque (Ça reste vrai encore aujourd’hui pour plusieurs franchises) ce n’est pas le mode histoire qui est l’intérêt principal du jeu. Tournons nous donc vers les autres modes.
Mode Versus
Le mode par excellence dans les jeux de combats. mesurez vos skills entres amis ou contre l’ordinateur ! Vous pouvez choisir parmi tout les personnages jouables, ainsi que toute les arènes du jeu. Réunissez quelques potes, allez acheter quelques pizzas, quelques bouteilles de soda, des confiseries et à vos manettes
Mode Tournoi
Un grand tournoi est organisé à la télévision et c’est la charmante April O’neil qui présente cet évènement. Le but est d’enchaîner les combats (En gagnant c’est mieux) pour ainsi amasser de l’argent (Des points) et réaliser le meilleur score possible. Entre chaque combat vainqueur, April nous interviewe pour connaître nos impressions, c’est toujours sympa d’avoir une petite scénette entre chaque combat. L’objectif est de battre 10 adversaires pour atteindre la finale et disputer le titre de champion au Roi des Rats devant les télévisions du monde entier. le combat est organisée sur le plateau de Channel 6. Oui mais voila une fois le Roi des Rats battu, on apprend que Karai (Fille adoptive de Shredder dans les Comics ndlr) veut affronter le gagnant du tournoi. C’est donc une nouvelle fois que nous voici propulsé sur le toit du métro aérien en marche pour affronter cette nouvelle prétendante au titre, le tout sous l’oeil attentif des caméras de l’hélicoptère de Channel 6. Une fois Karai mise à terre, vous êtes sacré roi des rois et vous avez le droit à une cinématique propre à votre personnage. les crédits apparaissent alors que la console lance des combats en même temps (Comme le mode spectateur en somme) -une bonne idée au passage. Il n’y a plus qu’a entrer votre nom pour enregistrer votre score. Il ne tient qu’a vous de l’améliorer dorénavant.
Bonus Stage du mode Tournoi : il existe un mini bonus stage pour amasser plus de points entre les combats. Il vous faudra pour cela détruire des coffres. Une idée une nouvelle fois inspiré par Street Fighter II. Une bonne idée pour les adeptes du highscore.
A noter : En mode tournoi (Et Versus) , une jauge bonus apparaît sous la barre de vie de votre personnage (Et de votre adversaire). Une fois pleine, un coup spécial propre à chaque personnage peut être lancé.
Mode Spectateur
Le mode spectateur n’a pas un grand intérêt en soi. Si ce n’est pour servir d’écran de veille pour les puristes. C’est toujours plus sympa que le menu ou que votre télé éteinte.
Le Jeu des 7 erreurs
Nous avons enfin fait le tour de tout ce que nous pouvions faire dans Teenage Mutant Ninja Turtles Tournament Fighters, mais comme je l’ai dit précédemment, il est sorti sur 3 machines différentes. Si la version que nous venons de voir de long en large est la plus belle, les 2 autres versions ne sont pas autant les mêmes. Je m’explique. La différence essentielle étant au niveau des graphismes et de la qualité du gameplay, mais c’est une évidence vu la différence de puissance des consoles. Du coup la différence la plus intéressante est dans le casting des autres versions. Une différence directement visible sur les jaquettes des différents jeux. Alors que la version Super Nes nous dévoile Donatello se battant furieusement contre Armaggon, la version Nes (Sortie quelques mois plus tard) arbore Leonardo affrontant Hot Head et enfin la version Mega Drive (La Genesis pour nos amis américains) nous illustre un combat acharné entre Raphael et un Tricératon (Et Michaelangelo bordel, où est sa jaquette !!!).
Personnages présents dans les différentes versions
L’ambiance générale de la version Nes ressemble pas mal au premier film (Sauf Hot Head évidemment, personnage issu du comics). La version Nes est d’autre part la version la plus rare des trois supports.
Mais sur la version qui nous intéresse, 10 personnages sont jouables. Les 4 tortues (Non ?! Incroyable), Shredder, Aska, une ninja qui aspire à ouvrir son propre dojo. Elle est un peu spéciale par rapport aux autres personnages car elle n’appartient pas à l’univers de Tortues Ninja. Elle est la création de Takemasa Miyashi qui se serait inspiré de Mitsu du film Tortues Ninja III. Ça sera sa première et dernière apparition dans la franchise. Ensuite nous avons 3 monstres tout droit sortis des comics Tmnt Adventures : War, Armaggon et Wingnut (Ce dernier étant également apparu dans le dessin animé et existe en jouet). Le casting étant complété par Chrome Dome, un robot créé par Shredder dans le dessin animé. 2 autres personnages sont également présents dans le jeu mais sont non-sélectionnables. Nous avons d’abord le Roi des Rats, apparu dans le comics puis dans la série animé. Puis nous avons Karai, la fille adoptive de Shredder uniquement apparue dans les comics à l’époque. Chaque personnage à un stage qui lui dédié ainsi qu’un thème qui lui est propre.
* Le Roi des Rats et Karai peuvent être sélectionné via un cheat-code. Il en est de même pour leurs stages.
Génial mais pas parfait
Je ne suis pas avare en compliments depuis tout à l’heure mais il y a quand même des choses qui auraient pu rendre le jeu encore meilleur. A commencer par le casting ! Pourquoi diable aller chercher des personnages moins bien connus que ceux des dessins animés ? 10 personnages jouables c’est bien, mais 16 ça n’aurait pas été de trop. Ça aurait été assez simple même, en y ajoutant Bebop et Rocksteady (Présents en caméo dans le jeu), Casey Jones (Présent dans le stage de Donatello), Leatherhead, Krang ou même Splinter ! Pourquoi aucune des versions du jeu ne propose de jouer avec Splinter !? C’est bien dommage. Autre petit bémol, malgré que les arènes soient bien cool je l’ai déjà dit, il n’y a aucune arène dans les égouts ? Ou même dans le repaire des Tortues ? Cela aurait été facile d’y placer des caméos au second plan. Quid du Technodrome également. Dommage.
Parlons gameplay
Que dire de ce jeu si ce n’est que je l’adore. Fan des jeux de combat en 2D, ce jeu m’a permis de combiner cette passion avec une autre : les Tortues Ninja. Le jeu est beau, les sprites sont bons, et au niveau du gameplay, ‘’l’inspiration” sur Street Fighter II a été bien faite, certains personnages en rappelant directement d’autres via leurs jouabilités (Exemple : Donatello = Chun Li). La bande son est bonne, rien d’extraordinaire certes, on ne retiendra pas en particulier de morceau (Peut être celle d’Aska) comme par exemple les thèmes de Guile et Ken qu’on reconnaît aux premières notes. 12 personnages au total (10 jouables) avec autant d’arènes toutes fortes sympathiques.
Parlons aussi graphisme
Le jeu est beau je l’ai déjà dit, mais attardons nous sur le charadesign des personnages. Les Tortues de ce jeu sont un parfait compromis entre comics et cartoon, un design idéal pour moi qui aime autant l’un que l’autre. Shredder lui aussi est une réussite complète ; un look badass à souhait mêlant lui aussi des inspirations issues du comics et du dessin animés. Pour War, Armaggon et Wingnut, il n’y a rien à dire en particulier. C’est très correct. J’ai une préférence pour Wingnut, tant pour son design (Copié/collé du comics) que pour sa jouabilité, proche de celle d’Akuma. Aska est réussie aussi mais il parait évident qu’elle a reçu une attention toute particulière étant la création d’un des designers de Konami. J’ai déjà parlé du design des stages, qui eux aussi sont très agréables à jouer. De plus il y a pleins de petits Easter Egg et de caméo à l’intérieur. J’ai déjà parler de Bebop et Rocksteady, ou encore de Casey Jones. Mais ce n’est pas tout: on retrouve Baxter Stockman sous sa forme mutante dans l’arène de Donatello. Le clan Foot est présent dans deux stages: ceux de Shredder et de War. Au musée, stage de Chrome Dome, on peut voir au second plan les neutrinos, amis extra-terrestre des tortues, ainsi que les Mousers, petits robots mécaniques issus des comics et aperçus dans le dessin animés. Channel 6, la chaîne de télévision pour laquelle April O’Neil travaille est aussi dans le jeu puisque les studios de la chaîne font office de stage du Roi des Rat, et que l’hélicoptère affublé du logo de la chaîne survole le métro aérien (Stage de Karai ndlr). Les stages d’Aska et d’Armaggon sont eux aussi fort sympathiques, tous en fait, tous en fait. Même celui de Raphael, dans un bar plutôt cool avec un mec qui porte un t-shirt des Chicago Bulls. Même si ma préférence va pour Sky Palace, l’arène de Michaelangelo sur les toits de New York. Avec son immeuble Konami et sa fausse pub pour le mutagène. Joli clin d’oeil.
De Tokyo à Paris en passant par New-York
Étant sorti au Japon en premier, le jeu est passé par la case USA avant de se retrouver chez nous en Europe. Or, nous ne possédons pas tout à fait la même version que nos amis nippons. La jaquette de jeu pour commencer est très sympa, montrant beaucoup plus de personnages. Le jeu est sortit sous le nom de TMNT Mutant Warriors pour la Super Nes.
Le titre du jeu que j’utilise depuis le début de l’article est Teenage Mutant Ninja Turtles Tournament Fighters. Mais pour pouvoir le sortir en Europe (et en particulier au Royaume-Uni) il a fallut remplacer le mot Ninja par Hero : les ninjas étant considérés comme organisation terroriste au pays de David Beckham.
Autre différence due au passage chez l’Amérique puritaine, ce sont les sprites d’Aska qui on été modifiés dans la version US et PAL (Europe). En effet, la jeune guerrière arbore un joli fessier à peine couvert au Japon, mais se voit habillé d’un mini-short aux USA et en Europe (Scandaleux monsieur !). Mais ce n’est pas tout. Son animation après une victoire a elle aussi était changée. Au Japon, une petite danse nous permet de voir ses deux attributs mammaire rebondir gracieusement (Vous avez dit Chun-Li ?), une spécialité de l’animation nipponne. Et bien en Europe et au pays de l’oncle Sam nous avons simplement un sprite d’une de ses attaques modifiée. (Bordel !)
Quittons les anecdotes coquines pour nous recentrer sur le gameplay. En effet, contre le Roi des Rats dans les studios de Channel 6, il est possible d’être projeté dans une autre pièce sur la gauche. Une bonne idée qui ne traversera pas l’océan Pacifique. Dommage. pour finir la dessus, certains portraits de personnages changent d’un pays à un autre. Mais là, on rentre dans des détails futiles.
Le mot de la fin ?
Je pense que nous avons fait le tour du jeu. Même si l’aspect affectif joue beaucoup dans mon analyse, je pense sincèrement que c’est un très bon jeu de combat. Un des meilleurs si l’on regarde la nuée de jeu copiés sur Street Fighter II à l’époque. Un jeu beau, une franchise respectée, un gameplay équilibré et facile à prendre en main. Il n’en faut pas beaucoup plus pour faire un bon jeu de combat. C’est bientôt Noël (je finis d’écrire cet article le 23 Décembre) et me le suis ré-offert il y a quelques temps, et un tas de souvenirs sont remontés. Souvenirs que j’ai eu envie vous faire partager, peut être que vous allez télécharger le jeu sur emulateur, ou le ressortir des cartons. En tout cas je tenais à vous faire découvrir ou redécouvrir cette madeleine. Bonnes Fêtes à toutes et à tous. Cowabunga.
Bonus
Voici une série d’illustration créées pour le jeu, issues du Manuel d’instruction
Un grand merci à La Hyene pour l’intégralité du texte et des images. Vous pouvez le retrouver également sur son site internet